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Accueil Opinion Tribune

Les Antilles « françaises » : de la vitrine à l’arrière-cuisine

Le DDV Par Le DDV
9 janvier 2022
dans Tribune
Temps de lecture : 4 min
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Hector Poullet (DR)

Hector Poullet (DR)

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Hector Poullet, lexicographe, traducteur de créole guadeloupéen et scénariste de bande dessinée
Tribune parue dans Le DDV n°685, hiver 2021 (numéro offert à télécharger)

La vitrine des Antilles « françaises »1Nous mettons des guillemets à « françaises », d’une part pour distinguer la Guadeloupe et la Martinique d’Haïti qui est également « francophone » mais n’est plus française, d’autre part pour sous-entendre que ces plus vieilles colonies françaises sont dans une appartenance à la France hexagonale, toujours mal digérée.est connue : c’est l’image popularisée par le poète de la négritude Guy Tyrolien dans saPrière du petit enfant nègre :  « (…) l’heure où la lune amoureuse parle bas à l’oreille des cocotiers penchés… ». Dans les salons Top Resa des 200 destinations touristiques les plus prisées au monde, Guadeloupe et Martinique figurent dans les dix premières. Les syndicats d’initiative entretiennent une image paradisiaque de plages de sable blanc pour une clientèle américaine ou canadienne, mais principalement européenne. Une carte postale qu’entretiennent les reportages sur la Route du rhum ou la Transat Jacques Vabre. Deux  aéroports internationaux reçoivent chacun et chaque jour de quatre à six gros porteurs de voyageurs pour les liaisons aériennes avec la France, mais également des vols en provenance des États-Unis et du Québec. Des hôtels cinq étoiles et toute une palette de gîtes complètent cette vitrine.

La cuisine 

La cuisine, elle, n’est pas en reste. De plus en plus de grands chefs cuisiniers sont portés sur le devant de la scène pour vanter une restauration saine, typique, originale, où la langouste dispute la place à la cigale de mer. N’oublions pas toutes les boissons à base de rhums agricoles, blancs et vieux, souvent primés à l’international. Il faut ajouter à cela un réel potentiel de ces îles en artistes (Kassav), en sportifs (Teddy Riner), en écrivains (Aimé Césaire, Maryse Condé) ; en hommes et femmes qui se font connaître pour leur détermination et leurs qualités humaines.

On a du mal à s’imaginer que moins d’un million de personnes habitent un territoire d’à peine 3 000 kilomètres carrés, une population libérée de l’esclavage depuis moins de deux siècles. Mais qui parle de l’envers de ce décor de cocotiers ?

L’arrière-cuisine

C’est seulement quand l’explosion sociale ne peut plus être cachée que la presse hexagonale parle de cette arrière-cuisine. Alors on apprend : que tout se décide à Paris, à 6 000 kilomètres, qu’on peut y promulguer un décret d’application « d’exception » pour continuer à répandre un poison formellement interdit dans l’Hexagone, mais qu’il est impossible de faire un décret d’exception pour retarder une obligation vaccinale qui manifestement y passe mal. Que ces pays souffrent d’un chômage endémique et chronique deux fois supérieur à celui de l’Hexagone, alors que s’y compte la plus forte proportion de conducteurs de Porsche Cayenne et que la consommation de champagne y est bien au-dessus de la moyenne nationale avec deux millions de bouteilles par an. Que les préfets organisent régulièrement des campagnes « Déposons les armes » car les frontières, dont la République est responsable, sont dites trop poreuses, que beaucoup d’armes circulent et que le nombre d’homicides augmente chaque année. Que de nombreux jeunes désœuvrés, sans travail et sans perspective tombent souvent dans la drogue et la délinquance. Que ces îles sont des tremplins utilisés par les mafias colombiennes ou autres pour l’envoi de cocaïne vers l’Europe. Que les routes sont les plus meurtrières de France parce que surpeuplées à cause du manque de transport collectif, parce que trop étroites, sans pistes cyclables ni bandes d’arrêt d’urgence.

Et puis il y a ce dont on ne parle jamais ou presque jamais.  Que des milliers d’Haïtiens fuient l’insécurité dans leur pays et se réfugient dans les îles avoisinantes, donc en Guadeloupe et en Martinique, parce qu’ils sont souvent analphabètes, créolophones unilingues. Ce sont eux, ces allogènes illégaux, qui entretiennent un semblant d’agriculture, et permettent à ces colonies « françaises » de pouvoir encore « manger local ». Que de nombreux Guadeloupéens et Martiniquais sont d’une xénophobie exacerbée, au point que certains ont organisé il y a quelque temps une ratonnade anti-haïtienne !

Ces Haïtiens risquent leur vie dans un circuit migratoire invraisemblable, parsemé de dangers de toutes sortes, passant d’Haïti à Saint-Domingue puis sur l’île de la Dominique. Ils s’endettent sur plusieurs années pour aller « chercher la vie », et parfois trouver la mort. Ils prennent tous ces risques pour aider leurs familles, mais peuvent à tout moment être reconduits à la frontière par des avions affrétés par la police aux frontières, avions qui les déposent directement à Port-au-Prince, alors qu’ils n’ont même pas eu une « obligation de quitter le territoire ».

Qu’est-ce qui différencie un Haïtien d’un Guadeloupéen ou d’un Martiniquais ? Et que reproche-t-on à ce frère caribéen ?

De cela personne ne parle alors qu’il y aurait tant à dire !

Télécharger gratuitement Le DDV d’hiver (n°685)
Étiquettes : AntillesGuadeloupexénophobie
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