Stephanie Courouble-Share, Historienne du négationnisme, docteure en histoire contemporaine, ISGAP (New-York) / LCSCA (Londres)
Au cœur des débats contemporains sur l’antisionisme, le mythe judéo-khazar refait surface avec une vigueur renouvelée. Cette théorie ancienne mais persistante prétend que la grande majorité des Juifs ashkénazes — constituant une part significative de la population israélienne — ne seraient pas des descendants directs des anciens israélites, mais plutôt, dans une large mesure, des descendants des Khazars. Ce peuple turcique d’Asie centrale aurait embrassé le judaïsme entre le VIIe et le Xe siècle. Selon cette assertion, les Juifs ashkénazes, étant des Khazars convertis et non des « Juifs originaux », n’auraient donc pas de revendications légitimes sur Israël, berceau du judaïsme. Cette théorie, en remettant en question la continuité historique du peuple juif, vise à délégitimer l’État d’Israël et sa fondation sur des bases historiques et religieuses.
Le mythe judéo-khazar est instrumentalisé tant par l’extrême droite que par l’extrême gauche du spectre politique, bien que ces deux extrêmes nourrissent souvent des objectifs opposés ; tous deux convergent dans leur contestation de la légitimité des Juifs sur la terre d’Israël. La théorie des Khazars sert alors de pont entre des courants idéologiques extrémistes divergents, une union des extrêmes qui est devenue particulièrement évidente depuis le 7 octobre 2023 et la guerre Israël-Hamas.
Un royaume mal connu
Les Khazars, une ethnie nomade proche des Turcs et originaire d’Asie centrale, fondèrent un empire qui prospéra du VIIe au Xe siècle, s’étendant entre la mer Noire et la mer Caspienne. Leur histoire est marquée par des alliances fluctuantes et des confrontations répétées avec l’Empire byzantin, ainsi que par des luttes contre les Arabes, jusqu’à leur déclin progressif à la suite de la conquête russe au Xe siècle. La présence tangible du vaste royaume Khazar n’a laissé que peu de traces, suscitant pendant longtemps le débat sur son existence même. Les correspondances découvertes entre l’Espagne et la Khazarie aux XVIIe et XVIIIe siècles n’ont initialement pas suffi à attester sa réalité, en raison des dilemmes posés par leur authentification et leur datation. Cependant, des témoignages issus de sources arabes, hébraïques et chinoises confirment désormais sans équivoque l’existence de ce royaume, malgré la rareté des documents écrits et des preuves archéologiques1Sur le royaume des Khazars, voir Jacques Piatigorsky, Jacques Sapir (sous la direction de), L’empire Khazar, VIIe-XIe siècle. L’énigme d’un peuple cavalier, Paris, Éditions autrement, 2005.. Les études sur les Khazars ont été entravées par divers obstacles politiques, tels que le stalinisme, exacerbant la difficulté de reconstituer leur histoire et alimentant la prolifération de théories spéculatives. Parmi celles-ci figure l’idée que tous les sujets du royaume Khazar auraient été Juifs.
L’origine khazare des Juifs ashkénazes a été le sujet d’un débat remontant au début du XIXe siècle, marqué par la première suggestion d’un lien entre eux et les Khazars. Isaac Baer Levinsohn, un rabbin ukrainien du début du XIXe siècle, fut parmi les premiers à proposer que les Juifs russes descendent des Khazars. Cette idée fut ensuite développée par plusieurs autres, y compris le célèbre Ernest Renan au XIXe siècle, qui soutenait que la conversion des Khazars au judaïsme avait joué un rôle significatif dans l’origine des populations juives d’Europe de l’Est.
Le mythe judéo-khazar est instrumentalisé tant par l’extrême droite que par l’extrême gauche du spectre politique, bien que ces deux extrêmes nourrissent souvent des objectifs opposés ; tous deux convergent dans leur contestation de la légitimité des Juifs sur la terre d’Israël.
Au fil du temps, la théorie des Khazars a été adoptée et réinterprétée par divers acteurs, y compris des romanciers juifs qui ont vu dans le royaume khazar un symbole de résistance juive contre le stéréotype de la passivité. Cependant, cette théorie est souvent critiquée comme réductrice par la recherche académique contemporaine. Bien que l’hypothèse de la conversion de l’élite khazare au judaïsme soit majoritairement acceptée2Shaul Stampfer, professeur d’histoire à l’université de Jérusalem, spécialiste des Juifs d’Europe de l’Est, est l’un des historiens à affirmer que les preuves de la conversion sont très faibles, voire contradictoires, pour estimer qu’il y a eu une conversion des élites de Khazarie au judaïsme, cf. son article, “Did the Khazars Convert to Judaism?”, Jewish Social Studies, vol. 19, n°. 3, 2013, p. 1-72., la plupart des historiens soulignent que la population khazare était religieusement diverse, incluant chrétiens et musulmans. La question de l’avenir des Khazars et de leurs descendants après la chute du royaume, et en particulier l’affirmation selon laquelle les Juifs ashkénazes seraient leurs descendants convertis, reste encore débattue, bien que rejetée par tous les historiens, et khazarologues. L’avènement de la génétique moderne, invitée à trancher sur cette origine, a relancé le débat sans toutefois fournir de conclusions définitives, souvent contestées par les historiens3S. Stampfer “Are We All Khazars Now?”, Jewish Review of Books, printemps, 2014.. Bien que des Juifs aient été établis dans la région, la présence préexistante et la dispersion des communautés juives ashkénazes à travers l’Europe et l’Iran contredisent l’idée d’une origine exclusivement khazare pour tous les Juifs d’Europe de l’Est.
Déraciner l’identité juive de son histoire
Le mystère qui enveloppe l’histoire des Khazars a encouragé la propagation de théories conspirationnistes, antisémites et antisionistes les plus extravagantes. Cette assertion sert non seulement à nier l’identité juive en la déracinant de son histoire et de sa tradition, mais également à discréditer la légitimité de la présence juive en Israël. Le mythe, propagé par exemple par l’American Mercury, un journal américain antisémite et néo-nazi, à travers des articles comme « Les Juifs qui n’existent pas » en automne 1967, continue d’influencer certains cercles. Aujourd’hui, il est repris par divers sites qui affirment l’existence d’une supposée « mafia judéo-khazarienne » contrôlant le monde en secret avec l’ambition d’imposer un « nouvel ordre mondial satanique ». Dans ce récit antisémite délirant, les Juifs ne sont pas dépeints comme les descendants sémites des lignées royales de David et Salomon, mais plutôt comme issus d’une « race » mongoloïde, perçue comme barbare et cruelle. Cette caractérisation fallacieuse les place, selon les discours accusateurs, non pas en victimes mais en instigateurs de tous les conflits mondiaux, inversant ainsi leur rôle de victime à celui d’agresseur.
Cette théorie est également utilisée pour affirmer que les Juifs ashkénazes ne descendraient pas des Hébreux ou des Judéens mais seraient originaires du royaume Khazar, en somme des usurpateurs. Ainsi, les « vrais Juifs » seraient ceux qui reconnaissent le Christ comme Messie, une idée qui résonne particulièrement au sein de certaines factions de l’extrême droite chrétienne américaine. En France, des personnalités telles qu’Alain Soral et sa mouvance soutiennent également que les Juifs ashkénazes, venant d’Europe, ne sont pas sémites mais khazars, qualifiant à tort ces communautés de fraudeurs sans racines authentiques en Israël. Le mythe judéo-khazar, qui déforme l’histoire juive et nie son identité, est également utilisé pour contester la légitimité de la présence juive en Israël. Ce récit est fréquemment exploité par les antisionistes dans le cadre du conflit israélo-palestinien. Selon cette théorie, les Juifs ashkénazes seraient des imposteurs sans droit légitime sur la terre palestinienne, considérée comme sémitique. Certains extrémistes vont jusqu’à soutenir que les « vrais Juifs » de la Terre Sainte seraient en fait les Palestiniens. Ainsi, les Juifs seraient les colonisateurs en Palestine, et non les descendants légitimes de la tribu de Juda.
Dénier le lien des Juifs à Ia Palestine
En 1953, Alfred M. Lilienthal, avocat américain et Juif antisioniste, a publié son premier ouvrage intitulé What Price Israel? où il prétend que les Khazars sont les ancêtres directs des communautés juives d’Europe de l’Est, une assertion qu’il qualifie de « fait historique » (p. 222). Il va même plus loin en suggérant que, selon les anthropologues, l’ascendance d’Hitler pourrait remonter aux dix tribus perdues d’Israël et que Chaïm Weizmann4Chaïm Weizmann (1874-1952) est un chimiste et un homme politique britannique, puis israélien. D’origine russe, il immigre en Angleterre. En 1917, il travaille sur la Déclaration Balfour qui octroie un foyer national juif en Palestine. En 1920, il est l’un des membres dirigeants de l’Organisation sioniste mondiale. À la suite d’une rencontre avec le Président américain Harry S. Truman, il obtient le soutien des États-Unis pour la création d’un futur État d’Israël. En 1948, à la Déclaration d’indépendance, il devient le premier président de l’État d’Israël. pourrait descendre des Khazars, ces derniers étant des convertis au judaïsme sans aucun lien anthropologique avec la Palestine (p. 223). Il conclut en mettant en garde contre le potentiel du sionisme à corrompre le judaïsme. Avec le temps, l’engagement de Lilienthal en faveur de la cause palestinienne s’est teinté d’antisémitisme et à la fin des années soixante-dix, il appuis une pétition américaine, initiée par Mark Weber (néo-nazi américain et négationniste), défendant les droits du négationniste français Robert Faurisson à mener ses « recherches ». Puis, à l’été 1981, Lilienthal contribue à un article dans le journal de l’Institute for Historical Review (l’Institut pour la Révision de l’Histoire – IHR), le premier centre international négationniste, où dans le même numéro, R. Faurisson y conteste l’existence des chambres à gaz comme moyen d’homicide.
Aujourd’hui, [le mythe] est repris par divers sites qui affirment l’existence d’une supposée « mafia judéo-khazarienne » contrôlant le monde en secret avec l’ambition d’imposer un « nouvel ordre mondial satanique ».
À la même époque, Benjamin Freedman, un homme d’affaires américain devenu chrétien après avoir quitté le judaïsme, portait aussi un intérêt marqué pour le royaume des Khazars. Après la Seconde Guerre mondiale, il fonde la League for Peace with Justice in Palestine en 1946, manifestant son engagement pour la paix et la justice en Palestine. Par antisionisme, il popularise le mythe judéo-khazar, notamment à travers son livre Facts are Facts. Publié en 1954 par Noontide Press, dirigée par Willis A. Carto, notoirement connu pour ses positions antisémites et son financement ultérieur de l’IHR, ce livre devient un élément clé de la campagne de Freedman contre le sionisme. Durant les années 1950, Freedman est également actif dans des cercles antisémites et négationnistes, finançant le journal Common Sense qui a accueilli Eustace Clarence Mullins, écrivain notoirement antisémite. En 1961, Freedman prononce un long discours au Willard Hotel de Washington D.C. sur le « contrôle sioniste des États-Unis », une allocution qui sera souvent citée par les antisémites dans les décennies suivantes. Ces derniers prétendent que Freedman, fort de son expérience en diplomatie, parle en connaissance de cause des « complots diaboliques qui [auraient] aidé à la mise en place des guerres en Europe et au Moyen-Orient » (discours au Willard Hotel). La même année, en 1961, B. Freedman publie The Hidden Tyranny (« La tyrannie cachée »), où il affirme que les deux guerres mondiales ont été une manipulation sioniste et que lui seul détient la vérité sur les événements qui déterminent l’histoire du monde. Freedman et sa théorie des Khazars sont fréquemment cités dans les milieux d’extrême droite, qui soulignent souvent son appartenance juive, mais omettent de mentionner ses contacts avec des néonazis, négationnistes et antisémites.
Une théorie pour européaniser les Juifs
L’hypothèse khazar-ashkénaze a attiré l’attention d’un public beaucoup plus large avec la publication en 1976 de La Treizième Tribu. L’Empire khazar et son héritagedu célèbre écrivain Arthur Koestler, qui revendiquait de manière radicale un héritage Khazar parmi les Ashkénazes, y compris l’argument selon lequel les Juifs n’auraient pas pu atteindre le nombre de huit millions en Europe de l’Est sans la contribution des Khazars. Auteur juif hongrois naturalisé britannique, déjà connu pour ses controverses publiques, l’écrivain se fait connaître dans les milieux de gauche européens durant les années quarante avec son livre critique du régime stalinien Darkness at Noon (Le Zéro et l’infini). Lié à la New Left, ce romancier, sioniste dans les années vingt, renie ses origines juives et adopte un « sionisme pragmatique5À ce sujet, Jacques Piatigorsky, « Arthur Koestler et les Khazars : L’histoire d’une obsession », chap. 3 in L’empire Khazar, VIIe-XIe siècle. L’énigme d’un peuple cavalier, op. cit., p. 111. », estimant que les Juifs doivent, soit s’assimiler en Europe, soit aller vivre en Israël. Avec La Treizième Tribu, A. Koestler connaît « l’étape ultime de son détachement du judaïsme », cherchant à faire des Juifs ashkénazes des descendants des Khazars, et donc un peuple turco-mongol, ce qui lui permet de s’affirmer avant tout européen. Son ouvrage connaît un large retentissement et alimente le discours antisioniste. Selon lui, les origines khazares des Juifs ashkénazes pourraient mettre fin à l’antisémitisme, qui est alimenté, selon Koestler, par l’insistance des Juifs à être considérés comme une « race élue ». Si ces Juifs ne sont pas d’origine sémitique, alors le terme « antisémitisme » perdrait de son sens.
L’ « invention » du peuple juif
Les idées de Koestler sont reprises trente ans plus tard par l’Israélien Shlomo Sand, spécialiste de l’histoire contemporaine, dans Comment le peuple juif fut inventé, publié en 2008. S. Sand y prétend que le peuple juif a été créé au xixe siècle par les sionistes et développe sa théorie en s’appuyant sur l’expansion juive en diaspora durant l’Antiquité. Il réfute la réalité historique d’un exil de Palestine : les Juifs actuels sont selon lui descendants de convertis, tandis que les véritables descendants des Hébreux sont les Palestiniens, certes convertis à l’islam au cours des siècles mais toujours demeurés sur le territoire d’Israël. De nombreux débats internationaux consécutifs à la publication de ce livre ont lieu, durant lesquels des objections solides sont apportées par des historiens spécialistes de l’histoire juive, ce que n’est pas S. Sand, dont la spécialité est l’histoire contemporaine6Le professeur d’histoire juive et le doyen de la Faculté des sciences humaines de Jérusalem, Israel Bartal, réfute avec précision l’ouvrage de S. Sand dans un article, « L’invention d’une invention. Lecture du livre de S. Sand, Comment le peuple juif fut inventé » (Cités, PUF, 2009/2, n° 38). Anita Shapira, historienne et professeure au Département d’histoire juive à l’Université de Tel-Aviv, réfute également l’ouvrage de S. Sand dans un article “Jewish-people Deniers”, The Journal of Israeli History (vol. 28, n°1, mars 2009).. Mais ce dernier persiste néanmoins dans ses idées avec deux autres ouvrages attestant de préoccupations politiques clairement antisionistes. Son antisionisme se confirme également, puisque lors de ses déplacements en France, l’historien israélien n’hésite pas à donner des conférences à la librairie Résistances (le 7 février 2009, 28 mars 2013), une librairie, structurellement liée à la CAPJPO-Europalestine dont les gérants de l’une sont les dirigeants de l’autre. CAPJPO-EuroPalestine est une association militant pour la reconnaissance des droits du peuple palestinien, fondée par Olivia Zémor en 2002. Au meeting de soutien à la liste EuroPalestine le 8 juin 2004, Dieudonné, A. Soral sont présents, Jean Bricmont est membre du comité. De nombreux conférenciers ont été invités à la librairie Résistances : John Bastardi-Daumont, avocat de R. Faurisson et, à l’époque, de Paul-Éric Blanrue (écrivain français proche des milieux négationnistes et de l’extrême droite), a pris la parole en 2009 ; en 2011, c’était au tour de Gilad Atzmon, joueur de jazz israélien antisioniste devenu négationniste.
En août 2023, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a tenu des propos antisémites et a repris le mythe [des Khazars] devant le conseil révolutionnaire de son parti, le Fatah, qui s’est tenu à Ramallah.
La théorie judéo-khazare est d’ailleurs bien ancrée dans les mouvements palestiniens. Déjà lors d’une conférence négationniste de l’IHR en 1982 à Chicago un chercheur palestinien, Sami Hadawi reprenait la théorie des Khazar avec comme titre « Who Are the Palestinians? » (« Qui sont les Palestiniens »). Puis, récemment, en août 2023, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a tenu des propos antisémites et a repris le mythe devant le conseil révolutionnaire de son parti, le Fatah, qui s’est tenu à Ramallah, où il a déclaré que les Juifs ashkénazes seraient exclusivement issus des Khazars, « un royaume tatar converti à la religion juive au IXe siècle ». Un argument qui, selon lui, prouve que ce n’est pas leur religion, mais « leur place dans la société… en lien avec l’usure et l’argent »,qui a valu aux Juifs d’Europe la discrimination de leurs concitoyens et le supplice de la Shoah.
Complotisme et antisémitisme
À l’ère du Web 2.0 et 3.0, l’utilisation du terme « Khazariens » s’est largement répandue, suscitant des inquiétudes. Ce terme est fréquemment employé comme substitut pour éviter de mentionner directement « les Juifs », permettant ainsi d’esquiver les accusations d’antisémitisme. Pendant la pandémie, la théorie des Khazars a pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux, avec des vidéos accumulant des centaines de vues qui propageaient des théories antisémites, affirmant que les « Judéo-Khazars » orchestreraient le contrôle mondial via les vaccins et les passeports sanitaires. Plus récemment, le conflit en Ukraine a ravivé ces récits, certains affirmant que les Khazars tenteraient de reconquérir leur ancien territoire historique, situé en partie en Russie, avec le soutien du président ukrainien Zelensky, lui-même présumé Khazar en raison de ses origines juives.
La théorie des Khazars attire un large éventail d’adeptes issus de divers milieux politiques, incluant des intellectuels d’extrême gauche, antisionistes et/ou antisémites, juifs ou non, et se propage tant sur les réseaux sociaux que sur de nombreux sites affiliés à des mouvements néonazis, pro-palestiniens ou chrétiens fondamentalistes. Cette fixation sur l’origine présumée non sémitique des Juifs modernes persiste dans les agendas politiques de ses partisans.
Dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas, le mythe judéo-khazar est réapparu avec force parmi les partisans pro-palestiniens, qui accusent les Israéliens de colonisation illégitime en Israël. Ce mythe, en suggérant une origine non sémitique des Juifs modernes, fonctionne comme un outil de rhétorique antijuive, transcendant les décennies et les frontières géopolitiques. Comparable aux thèses négationnistes, il fédère des extrémistes de divers horizons autour d’une hostilité commune envers les Juifs et Israël, illustrant la manière dont l’antisémitisme est souvent intrinsèque à l’antisionisme.