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Nathalie Heinich : « On ne peut plus parler de « la gauche » mais « des » gauches »

Dans un essai à la première personne, Nathalie Heinich, sociologue et directrice de recherche au CNRS (EHESS), analyse ses prises de position médiatiques durant les vingt-cinq dernières années, sur des sujets qui ont clivé la société française. En tant qu’intellectuelle de gauche, l’auteur a dû se résoudre à maintes fois contredire son propre camp sur des sujets tels que le mariage homosexuel, le féminisme, l’islamisme, la laïcité ou encore le wokisme, pour défendre les fondamentaux humanistes et universalistes de sa famille politique.

Le DDV Par Le DDV
26 juin 2025
dans Entretien
Temps de lecture : 13 min
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Propos recueillis par Emmanuel Debono

Ce récit à la première personne relève plus du manifeste politique que de l’autobiographie. Quelle en était l’urgence et quelle en fut la genèse ?

Un éditeur m’a demandé il y a deux ans un texte autobiographique. J’avais déjà publié une autobiographie sociologique (La Sociologie à l’épreuve de l’art), trois autobiographies personnelles avec la « trilogie des maisons » (Maisons perdues, La Maison qui soigne et Une histoire de France) –, il fallait donc que ce soit autre chose. Je me suis dit qu’une autobiographie politique serait utile pour dissiper les malentendus et tenter de rétablir une réputation très abîmée par des accusations absurdes de « droitisme », voire pire.

J’ai donc entrepris de rassembler toutes mes tribunes et pétitions, depuis le début (1999), en les classant à la fois par ordre chronologique et par thèmes, comme je l’aurais fait pour un corpus de travail. Il n’en reste pas moins que c’est bien un livre d’intervention politique et non de recherche sociologique, mais rédigé comme un récit d’introspection autobiographique. Cela m’a permis de mieux comprendre la logique de mes prises de position ainsi que de restituer leur contexte d’apparition. J’espère qu’elles sont ainsi devenues plus claires aussi pour les lecteurs.

Vous soulignez que l’un des maux de notre époque est, pour les chercheurs, la confusion des « arènes ». Pourtant, l’engagement des intellectuels dans la Cité est ancien. En quoi jugez-vous la situation actuelle alarmante ?

Ce qu’on nomme communément « l’engagement des intellectuels », et dont relèvent les interventions analysées dans ce livre, ne constitue pas une « confusion des arènes », car le terme « intellectuel » renvoie à la capacité de certains professionnels de la pensée à intervenir dans l’espace public pour y défendre des points de vue moraux ou politiques. Ils ne font donc là que leur devoir de citoyens, bénéficiant d’un statut un peu particulier puisque leur notoriété – acquise essentiellement par leurs œuvres – leur permet d’accéder à la publication de leurs opinions. La confusion des arènes, en revanche, c’est lorsque des chercheurs ou des enseignants prétendent défendre des positions politiques au nom de « la science » (c’est ce qu’on nomme le « scientisme ») ou, pire, introduisent dans leur enseignement ou leurs recherches des biais idéologiques.

C’est de cette dérive calamiteuse que nous protège la règle de « neutralité axiologique » édictée par le sociologue Max Weber, et que ne cessent de fustiger aujourd’hui ceux que j’ai nommés les « académo-militants », car elle les empêche de confondre leur déontologie professionnelle avec leur éthique de citoyens. Cette confusion a été la règle dans le monde universitaire dominée par le stalinisme puis le gauchisme, il y a deux ou trois générations. Nous pensions qu’elle était désormais derrière nous mais, hélas, elle a refait surface, plus virulente que jamais, avec certains disciples de Foucault et de Bourdieu puis, tout récemment, avec le mouvement woke importé d’Amérique du Nord. Il s’ensuit un appauvrissement impressionnant du niveau intellectuel dans les universités, où le moralisme et les slogans tendent à remplacer la maîtrise des concepts, des méthodes, des expérimentations. Il s’ensuit un appauvrissement tout aussi dommageable du combat politique, réduit chez de nombreux jeunes à des gesticulations de campus et à des posts sur les « ragots sociaux », sans aucun impact sur la vie réelle – alors que les partis politiques, les syndicats, les associations auraient tant besoin de renouveler et de rajeunir leurs troupes !

Vous revenez sur les critiques que vous avez formulées, il y a quelques années, à l’encontre du PACS et du mariage homosexuel. Elles vous ont valu d’être traitée de « réactionnaire » et d’ « homophobe ». En quoi estimez-vous avoir agi en « intellectuelle de gauche » et pourquoi avoir été si mal comprise ?

J’ai critiqué ces innovations au nom de deux principes. Le premier est celui de la non-ingérence de l’État dans la sexualité des personnes – ingérence qu’impliquent le PACS et le mariage homosexuel en institutionnalisant non pas la filiation, comme le fait le mariage, mais la vie commune. Le second principe est celui de la protection des plus faibles, en l’occurrence les enfants, que l’on fait naître volontairement dans la privation de leurs origines et de leur généalogie en trafiquant sans précaution les conditions matérielles et symbolique de l’engendrement. Il existe des possibilités pour les couples homosexuels d’élever des enfants sans pour autant leur imposer des mensonges ou des non-dits sur leur identité. Et les problèmes administratifs des couples homosexuels, que prétendait résoudre le Pacs, auraient parfaitement pu être réglés par une extension des droits des concubins. On a préféré céder aux revendications des militants (car tous les homosexuels n’étaient pas favorables à ces innovations législatives, loin de là), créant ainsi des montages ubuesques en matière de droit de la filiation.

Protéger la vie privée, protéger les plus faibles : ce sont des positions qui ont longtemps été celles de la gauche.

Protéger la vie privée, protéger les plus faibles : ce sont des positions qui ont longtemps été celles de la gauche. Mais la polarisation du débat sur une opposition progressistes/réactionnaires, gauche/droite, et la peur de la stigmatisation qui va avec, ont empêché d’entendre les mises en garde – dont les miennes. On m’a ainsi fait une réputation d’homophobe dont j’ai été moi-même sidérée, tant elle est loin de ce que j’ai toujours été. Ce livre m’aura aussi permis de m’expliquer sur ce sac de nœuds qu’est devenue la cause LGBT.

Dans vos prises de position, vous montrez que le féminisme et l’antiracisme ont été la proie d’un identitarisme auquel une assez large partie de la gauche a succombé. Comment expliquer cette dérive ?

Là encore il faut avoir en tête l’influence de ce mouvement « woke », issu d’une culture militante américaine imprégnée de communautarisme, pour qui il va de soi qu’un individu ne peut être qu’un représentant d’une « communauté », qu’elle soit de race, de sexe, d’orientation sexuelle ou autre. C’est l’inverse de notre culture universaliste, pour laquelle l’appartenance de fait à un groupe, quel qu’il soit, ne confère aucun droit, car chaque individu n’est comptable que de lui-même et n’appartient qu’à la « communauté des citoyens », ou au genre humain.

Ce qui est stupéfiant, c’est la facilité avec laquelle les principaux mouvements progressistes – le féminisme et l’antiracisme – se sont laissés contaminer par cette idéologie, alors qu’ils se sont longtemps appuyés sur les valeurs universalistes pour défendre l’émancipation et l’égalité. C’est au point qu’on parle aujourd’hui de « néo-féminisme » et de « décolonialisme », qui n’ont plus grand-chose à voir avec les mouvements que nous avons connus. Dans un article récent j’impute ce succès du communautarisme woke au sein de la gauche à trois grandes causes : premièrement, la régression de la « solidarité organique » selon Durkheim (l’identification à des collectifs choisis par le travail ou l’engagement) à la « solidarité mécanique » (l’identification aux collectifs de naissance, tels que la famille, la tribu, la religion) ; deuxièmement, la prévalence de « l’éthique de conviction » sur « l’éthique de responsabilité », pour reprendre la célèbre distinction de Weber ; et troisièmement, le rôle délétère des réseaux sociaux, qui mettent en avant les positions les plus faciles, les plus démagogiques et les plus accessibles à la logique de culpabilisation.

C’est de tout cela que se nourrit la vogue communautariste ou « identitariste », devenue si évidente pour beaucoup qu’ils n’en perçoivent même pas les principes ni, surtout, les effets destructeurs pour le monde commun.

Vous pointez que les idées de « diversité », d’ « inclusion » et d’ « équité » peuvent conduire, dans certains usages, à fractionner l’humanité et à affaiblir la perspective universaliste. Quels repères doit-on garder à l’esprit pour ne pas pervertir les outils militants de l’émancipation ?

Ces mots, apparemment vertueux, font en effet partie du vocabulaire identitariste, car derrière leur ostentation de tolérance, d’ouverture et de souci de justice, ils peuvent être utilisés pour entériner la vision communautariste du monde, où chaque individu est considéré comme le représentant d’un collectif défini par sa distance relative à une position de « dominant » ou de « dominé ». C’est d’ailleurs le croisement de ces deux obsessions – la communauté et la domination – qui fait le point commun des nombreuses déclinaisons du wokisme, n’en déplaise à ses défenseurs, qui ne cessent de clamer que « le wokisme n’existe pas » au motif qu’il prendrait trop de formes différentes.

Cette terminologie est même devenue une norme institutionnelle, avec les programmes « DEI » (diversité, équité, inclusion) qu’on impose dans les universités, à grands frais et souvent au mépris de la liberté académique, puisqu’ils sont confiés à des administratifs dédiés à l’organisation de véritables séances de rééducation. C’est pourquoi de nombreux démocrates américains, quoique fermement opposés à Trump, se sont réjoui de la suppression de ces programmes, dignes des régimes soviétiques.

La laïcité constitue aujourd’hui notre seule arme contre les tentatives d’imposition islamiste d’une loi religieuse. 

Il n’en reste pas moins qu’il faut continuer à lutter contre les discriminations – sexuées, sexuelles, racistes – lorsqu’elles existent – et de ce point de vue la Licra conserve toute sa raison d’être. Mais méfions-nous de la capacité des nouveaux entrepreneurs de morale à culpabiliser ceux qui seraient bénéficiaires d’un soi-disant « privilège » (le « mâle blanc dominant ») ; à accuser tous les hommes de collaborer à une soi-disant « culture du viol » au motif qu’un petit nombre d’hommes auraient des comportements agressifs envers les femmes (ce qui n’a rien à voir avec une « culture ») ; et à prétendre que la défense de la laïcité équivaudrait à une soi-disant « islamophobie », mot inventé pour faire passer en douce l’idée que la critique de l’islam, parfaitement légale, équivaudrait à une discrimination illégale envers les musulmans – alors que la laïcité constitue aujourd’hui notre seule arme contre les tentatives d’imposition islamiste d’une loi religieuse. 

La défense de la laïcité, justement, fait partie de vos engagements. Comment les intégristes parviennent-ils à en corrompre le sens et à peser pour restreindre nos libertés ?

L’intégrisme aujourd’hui est, en Europe, essentiellement islamiste. On sait qu’il passe par toutes sortes de canaux : les « machines à prédication » identifiées par Hugo Micheron, l’emprise croissante des Frères musulmans étudiée par Florence Bergeaud-Blackler, les réseaux djihadistes analysés par Gilles Kepel, les associations dans les quartiers d’immigration sur lesquelles a enquêté Bernard Rougier… Ces islamistes sont bien sûr des ennemis de la laïcité, comme tous les bigots, et n’ont de cesse de faire de celle-ci une arme tournée contre les musulmans au motif qu’elle s’oppose à la volonté d’imposer la normalisation des signes d’allégeance à des formes intégristes de pratique religieuse, notamment le voile et ses succédanés.

Mais il y a d’autres façons, plus hypocrites, de miner le sens de la laïcité : c’est de la réduire à une simple « coexistence pacifique » des religions, un « dialogue inter-confessionnel », une « égalité entre les croyants », comme vient encore de le déclarer le recteur de la grande mosquée. Et là, les intégristes musulmans trouvent leurs alliés parmi des représentants d’autres minorités religieuses pour qui toute restriction de liberté constitue une attaque. C’est ainsi que depuis au moins une génération on a vu de nombreux protestants (notamment au sein de feu l’Observatoire de la laïcité et, aujourd’hui, de la Vigie de la laïcité) défendre cette conception œcuménique, directement inspirée du multuculturalisme anglo-américain, et qui ignore que la liberté de conscience est au cœur de la définition de la laïcité, et de sa raison d’être.

Selon cette dernière conception – la seule authentiquement laïque – il importe avant tout de défendre la suspension de toute affiliation religieuse dans les contextes où les individus sont présents à titre de citoyens – et l’école en tout premier lieu. J’ajoute qu’il me paraît important de défendre aussi cette règle de civilité, propre à la France, qu’est la discrétion des signes d’appartenance religieuse dans l’espace public, garante d’une pacification des relations humaines, si importante dans un pays qui a connu de sanglantes guerres de religion. Il ne s’agit pas d’un impératif légal mais plutôt d’une marque de respect pour la culture dans laquelle on vit, c’est-à-dire d’un signe d’intégration. Et nous devons avoir la fierté de le défendre, contre toutes les idéologies qui se font le cheval de Troie des séparatismes et des intégrismes.

Le wokisme fait l’objet d’un déni qui fragilise la riposte contre cette idéologie dont l’influence se fait particulièrement sentir dans les universités. Sa porosité à l’antisémitisme, en particulier depuis le 7-Octobre, aurait dû convaincre de sa dimension régressive à bien des égards. Et pourtant…

J’avais alerté dès le printemps 2023 – donc avant le 7 octobre – sur les accointances entre wokisme et antisémitisme, dans un article publié, justement, dans le DDV. Les juifs en effet ne sont pas de bons candidats au statut de « victimes de discriminations » tels que les conçoit le wokisme, car ils sont trop blancs pour cela. Par ailleurs ils sont souvent porteurs, pour des raisons historiques bien compréhensibles, de valeurs universalistes qui sont à l’opposé du communautarisme woke. Et celui-ci ayant trouvé une niche confortable auprès de la gauche radicale, il est compréhensible qu’étant donné les dérives de cette dernière vers un antisionisme aux arrière-goûts antisémites, il ne fait plus très bon être juif du côté de LFI – Jérôme Guedj, entre autres, en a fait l’expérience.

La question antisémite a été l’une des principales lignes de fracture d’un éclatement de la gauche.

Dans le dernier chapitre de mon livre, consacré aux « retournements de la gauche », je montre comment la question antisémite a été l’une des principales lignes de fracture d’un éclatement de la gauche, qui fait qu’aujourd’hui on ne peut plus parler de « la gauche » mais « des » gauches. Ce sont les tenants de la gauche radicale – les mêmes qui font passer tout anti-woke pour un suppôt du Rassemblement national, de Trump ou de Poutine – qui disent « la gauche » pour s’auto-désigner, comme s’ils représentaient toute la gauche. Le problème est que l’autre gauche – celle qui est restée fidèle à ses valeurs d’universalisme, de rationalité scientifique, de laïcité, de lutte contre l’antisémitisme – ne sait plus comment elle s’appelle. Il est urgent qu’elle retrouve un nom, un parti, un représentant digne d’elle.

Penser contre « son » camp demande du courage. Mais a-t-on intérêt, en définitive, à continuer à se placer sous la bannière d’un camp ?

D’un point de vue rationnel, il vaut mieux en effet renoncer à appartenir à un « camp », de façon à privilégier les valeurs que nous voulons défendre, quel que soit le camp qui les porte – c’est le sens de la conclusion de mon livre. Car le « campisme » est un empêcheur de penser, une simple réaction à la peur de se retrouver isolé. Mais en politique il n’y a pas que la rationalité : il existe aussi des motivations psycho-affectives, qui font qu’on a du mal à se passer d’une famille, à quitter celle qui a toujours été la nôtre, à devoir s’affilier avec des gens en lesquels on ne se reconnaît pas.

C’est pourquoi j’ai quand même sous-titré mon livre « Itinéraire politique d’une intellectuelle de gauche », car je n’ai pas renoncé à me réclamer de ce « camp », aussi mal en point soit-il aujourd’hui. Ce que vous nommez mon « courage » m’a valu bien des excommunications, que je considère comme injustes au regard même des valeurs de la gauche. Mais se retrouver en porte-à-faux avec son propre camp n’implique pas qu’on doive le quitter : on peut aussi vouloir le changer.

Le contexte actuel est difficile et l’extrême polarisation du débat public peu réjouissante. Voyez-vous néanmoins des raisons d’espérer ?

Sans espérance on ne peut pas agir, et j’essaie d’agir, malgré tout. Je ne suis pas isolée : depuis mes premiers livres engagés, en 2021, je reçois quantité de messages de soutien et de remerciement – notamment à propos de Penser contre son camp, où beaucoup de lecteurs semblent s’être retrouvés. Peut-être sommes-nous trop isolés, mais nous avons des organes de presse qui nous publient – dont le DDV – et des soutiens dans des partis et des associations (je milite notamment au sein d’Unité laïque). La principale difficulté réside dans la fracture générationnelle, qui nous rend inaudibles auprès d’une grande partie de la jeunesse. Mais bon, jeunesse se passe… Et les militants antistaliniens de naguère ont finalement réussi à faire triompher la vérité et la justice, contre les idéologies, les mensonges, la mauvaise foi et le détournement des plus nobles causes : pourquoi pas nous ?

Nathalie Heinich, Penser contre son camp. Itinéraire politique d’une intellectuelle de gauche, Paris, Gallimard, 2025, 176 p
Étiquettes : AntisémitismeFéminismegauche radicaleLaïcitéUniversalismewokisme
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