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Quand les LGBT étaient laïques…

En avril 1982, peu avant la « dépénalisation » de l’homosexualité, un évêque s’opposait à des militants gays en les qualifiant d’infirmes moraux. Un bras de fer qui illustre la dimension laïque de l’émancipation des LGBT à l’époque et interroge sur l’héritage de ce combat.

Le DDV Par Le DDV
2 janvier 2022
dans Analyse
Temps de lecture : 6 min
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Photo de couverture du magazine mensuel Homophonies, n°19, mai 1982

Photo de couverture du magazine mensuel Homophonies, n°19, mai 1982

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Jean-Jacques Cambier, journaliste
Article paru dans Le DDV n°685, hiver 2021
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« Bons baisers des infirmes, rendez-vous à Lourdes ! » Le samedi 10 avril 1982, sur le parvis de la cathédrale de Strasbourg, des militants gays répliquaient avec humour à l’évêque de la ville, Mgr Léon-Arthur Elchinger, qui, la veille, avait qualifié l’homosexualité d’ « infirmité ». L’homme d’église avait justifié ainsi son refus d’héberger au foyer des jeunes travailleurs chrétiens, durant le week-end pascal, quelque 150 participants au congrès européen de l’IGA, l’International Gay Association of women and men. L’IGA (aujourd’hui Ilga) avait pourtant réservé le lieu, propriété de l’évêché, dès le mois de janvier. Mais le prélat n’avait percé le mystère de cet acronyme que le 5 avril. Une révélation aussitôt traduite en fin de non-recevoir. Interrogé le 9 avril, au cours d’une conférence de presse, au sujet de cette intempestive mise à la porte des congressistes, Mgr Léon-Arthur Elchinger avait déclaré : « Je respecte les homosexuels comme je respecte les infirmes. Mais s’ils veulent transformer leur infirmité en santé, je ne suis pas d’accord. » D’où, le lendemain, cette protestation silencieuse et malicieuse, cierges allumés en main, avec haie d’honneur aux fidèles quittant l’office de la veillée pascale. Entretemps, les 150 militants gays avaient pu être hébergés grâce au ministère de l’Intérieur et à la préfecture du Bas-Rhin, mobilisés pour leur installer des abris de la protection civile sur un aérodrome désaffecté de la périphérie de Strasbourg.

Gisèle Halimi en renfort

L’incident a marqué les esprits, l’évêque de Strasbourg ne manquant pas de faire l’objet de plaisanteries. Mais l’épisode apparaît aussi emblématique de la tonalité anticléricale d’une majeure partie du militantisme gay de l’époque. Ce qui relevait d’un ordre moral et patriarcal chrétien était clairement perçu comme le principal obstacle à l’émancipation des homosexuels. L’indiscutable soutien de cette émancipation, c’était au contraire une gauche pour qui la défense de la laïcité allait encore de soi. Une gauche parvenue au pouvoir le 10 mai 1981 et qui promettait de dépénaliser l’homosexualité.

Un mois après l’élection de François Mitterrand, des gestes avaient déjà été effectués : le ministre de l’Intérieur Gaston Defferre avait fait cesser le fichage des homosexuels, et le communiste Jack Ralite, ministre de la Santé, avait annoncé que la France ne prendrait plus en compte la classification de l’OMS faisant de l’homosexualité une maladie mentale. Mais la mesure symbolique la plus attendue était celle de la « dépénalisation» de l’homosexualité. Elle allait aboutir près de quatre mois après les propos homophobes de l’évêque de Strasbourg. C’est Gisèle Halimi, élue PS de l’Isère, qui allait porter ce projet devant l’Assemblée nationale.

Une avancée d’inspiration laïque

Le 27 juillet 1982, la célèbre avocate de la cause des femmes et le ministre de la Justice Robert Badinter obtenaient en quatrième lecture l’abrogation de l’alinéa 2 de l’article 331 du Code pénal, ce qui mettait fin à une discrimination donnant la majorité sexuelle dès 15 ans aux hétérosexuels et à 18 ans pour les homosexuels. Cette abolition d’un privilège hétérosexuel – devenue loi n° 82-683 un 4 août – ne succédait pas uniquement à la dépénalisation des relations homosexuelles par les révolutionnaires en 1791. Elle s’inscrivait dans le sillage de grandes lois récentes d’inspiration laïque, c’est-à-dire confortant une modélisation areligieuse du lien politique et bousculant les résistances patriarcales d’une France fille aînée de l’Église : la loi Neuwirth du 28 décembre 1967 autorisant la contraception ou encore la loi du 17 janvier 1975 relative à l’interruption volontaire de grossesse. Et il était logique que Gisèle Halimi, aux avant-postes des combats féministes, fût aussi à l’œuvre pour faire avancer l’égalité des homosexuels.

Depuis les années 1970, les mouvements homosexuel et féministe étaient des alliés objectifs. « La lutte pour la libération de l’homosexualité est subordonnée à la lutte pour la libération de la femme et du couple en général », résumait en 1972 un représentant du Front homosexuel d’action révolutionnaire dans les colonnes du journal Actuel 1Cité par Frédéric Martel, Le Rose et le Noir (Seuil, 1996). Ces deux mouvements menaient une même fronde laïque contre un ordre moral ancien, même si le principe de laïcité n’était guère invoqué dans les discours. « Pendant longtemps, la laïcité fut comme l’air que nous respirons. Indispensable à notre vie commune, nous n’y prêtions pas une attention particulière, sauf lorsqu’une dispute nationale venait nous en rappeler le sens : la liberté de conscience, notamment religieuse, et la séparation entre l’État et les cultes. Le lieu de la dispute était le plus souvent l’école, et les rôles avaient été attribués de longue date : une gauche, détentrice de l’esprit laïque, défendait l’héritage républicain face à une droite, bras armé de l’Église, qui tentait d’en limiter ou d’en contourner les effets sinon de les défaire », rapelle Laurent Bouvet dans les premières lignes de La Nouvelle Question laïque (Flammarion, 2019).

Les identités plutôt que l’émancipation ?

Le Comité d’urgence anti-répression homosexuelle, structure de coordination des groupes homosexuels créée en 1979 et membre de l’IGA, revenait dans le numéro de mai 1982 de son mensuel Homophonies sur le congrès de Strasbourg. Les démêlés des organisateurs avec Mgr Elchinger étaient bien sûr évoquées. Dans l’éditorial commençant par « Strasbourg. L’évêché était fermé de l’intérieur », on s’amusait aussi des secours apportés par les forces de l’ordre : « Nous avons l’habitude de prendre des coups de goupillon sur la tête, mais, c’est sans doute la première fois au monde que le sabre vient à notre secours : les 19 bidasses et leur sergent-chef mis à notre disposition à Strasbourg pour nous monter un village de… tentes, voilà qui n’est pas ordinaire ; comme de se trouver pour ce week-end pascal strasbourgeois sous la protection de la police sur ordre du ministère de l’Intérieur. »

L’allusion au sabre et au goupillon dans un journal de militants homosexuels laisse songeur. Ce gimmick de la gauche laïque d’autrefois, chanté par Jean Ferrat en 1965, serait-il seulement compréhensible par la majorité des militants LGBTQIA+ d’aujourd’hui ? Il est permis d’en douter tant le mouvement homosexuel semble s’être détourné d’un idéal d’émancipation pour raisonner essentiellement en termes d’identités – une façon de penser où la religion est parfois moins perçue comme un choix que constitutive d’une identité. Ce glissement idéologique et ses conséquences sont notamment analysés par Christine Le Doaré, ancienne présidente de SOS Homophobie et du Centre LGBT Paris-Île-de-France, dans Fractures. Le féminisme et le mouvement LGBT en danger (Double Ponctuation, 2021). Elle y relate, par exemple, comment l’association Act Up, après l’institutionnalisation de la lutte contre le sida, « s’est diversifiée, rejoignant d’autres luttes sociales, dont certaines menées par l’extrême (voire l’ultra) gauche et par d’autres minorités : immigration (soutien aux sans-papiers), prostitution (soutien aux personnes prostituées gay et trans), anticolonialisme (soutien aux indigénistes, décoloniaux, etc.) », suivie par tous ceux qui avaient apprécié l’efficacité de son action ; et elle souligne un processus où « bon nombre de militants se sont peu à peu enfermés dans une victimisation exacerbée, certains semblant aspirer à une revancharde dictature des minorités ».

« Pourquoi le mouvement LGBT a-t-il pris ses distances avec les valeurs républicaines de laïcité et d’universalisme ? Pourquoi avoir choisi de travailler en intersectionnalité avec des groupes dont les objectifs sont très éloignés (voire antinomiques) des personnes LGBT (je fais notamment référence aux alliances avec les mouvements indigénistes) ? » se désole Christine Le Doaré. Redoutant un possible retour de bâton, elle exhorte les mouvements homosexuel et féministe à se ressaisir : « Nous n’aurions jamais dû perdre de vue que les forces réactionnaires se nourrissent de nos faiblesses, de nos fractures internes et de nos dissensions. Elles n’attendent que de nous renvoyer dans l’ombre. »

LIRE AUSSI > Éloge de la différence et anti-universalisme

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