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L’art de la guerre et l’irregardable : folie divine, propagande et perversion humaine

Presque deux ans après le 7-Octobre, la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. Dans un monde où les zones de conflit sont nombreuses, les informations qui nous parviennent semblent sélectionnées et les images soigneusement mises en évidence. À qui profite donc ce dévoiement de l’information ? Jessica Choukroun-Schenowitz analyse cette propagande et rappelle, à l’occasion de la sortie du rapport issu du projet Dinah, que les crimes du Hamas perpétrés le 7-Octobre sont à inscrire au rang de crimes contre l’humanité.

Le DDV Par Le DDV
16 août 2025
dans Analyse
Temps de lecture : 14 min
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James Tissot, « The Seduction of Dinah, Daughter of Leah » (Jewish Museum, New York)

James Tissot, « The Seduction of Dinah, Daughter of Leah » (Jewish Museum, New York)

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Jessica Choukroun-Schenowitz, enseignant-chercheur en psychopathologie clinique, psychologue clinicienne

Alors que le Président de notre République a décidé de reconnaître en septembre un État palestinien et que la France a déjà accueilli des réfugiés manifestement choisis pour leur proximité avec la politique du Hamas, appelant ainsi à faire comme Hitler et à « tuer les juifs partout », nous assistons, désarmés et transis, à la lente agonie des otages israéliens dénutris et décharnés, dont l’un est même sommé avec le peu de forces qu’il lui reste, de creuser sa propre tombe dans les tunnels de Gaza.
Cet irregardable-là ne fera pas la Une des grands quotidiens, mais les appels à ne pas détourner nos regards sont pourtant nombreux chez ceux qui ne se résolvent pas à prôner une humanité sélective et qui se refusent à tronquer le réel au profit des images émotionnellement compatibles avec leur idée du « Bien » et du « Mal ».

La société des Frères et le machin onusien

« Dieu est notre but, le prophète notre chef, le Coran notre Constitution, le djihad notre voie, le martyre notre plus grande espérance ».
Voici le programme de la guerre d’Hassan Al-Banna, fondateur de la Confrérie des Frères Musulmans. La politique est claire, son fondement sans appel, le moyen assumé, et la détermination pour la cause ultime, sans faille.
Une partie du peuple gazaoui prend pourtant le risque de manifester, maudissant le Hamas de toute leur rage et dénonçant le sort que l’organisation terroriste leur réserve depuis si longtemps, affirmant même, et au péril de leur vie, « qu’Israël n’est pas le problème ». Car les vivres qui arrivent par tonnes sont pillées et réservées à ces « combattants pour la liberté » qui n’hésitent pas à abattre leurs frères, toujours pour la bonne cause.
Malgré cette lueur qui sort des ténèbres et du massacre, nous ne pouvons pourtant que constater la surenchère de la guerre là-bas comme ici et ne plus apercevoir le moment de la fin. Quelle fin d’ailleurs ?

À ceux qui prônent la paix et la coexistence entre les peuples, permettons-nous alors de poser une question : comment entendent-ils traiter cette radicalisation, cette haine de l’autre promue en idéal ? Combien de négociations se sont-elles fracassées face au poids de cet idéal, face à la volonté génocidaire affirmée dès l’origine par « un président iranien démocratiquement élu, comme le fut Hitler, qui prétend à son tour rayer Israël de la carte »1Ivan Levaï, Israël, mon amour, Paris, Éditions du Seuil, 2006, p. 13. ? Ivan Levaï se souvient que c’était déjà ce que promettait le speaker de Radio Damas en mai 1967 : « L’existence d’Israël, disait-il, est une erreur qu’il faut rectifier ». Traduction moderne : « From the river to the sea », le slogan qui voyage à présent du Sud au Nord et de l’Est à l’Ouest, et retour. Plusieurs pays arabes ne sont pourtant pas dupes.

C’est dire qu’Israël est bien depuis sa création, « le juif des nations » ; et sans doute le seul état à être remis en question quand tant d’autres pays ont vu le jour dans un contexte de décolonisation, d’autonomisation et d’autodétermination des peuples. Et à ceux qui seraient tentés de brandir le nombre de condamnations de l’ONU envers ce minuscule pays comme preuve irréfutable de ses fautes et de sa culpabilité, nous proposerions qu’ils s’interrogent plutôt sur ce même nombre de condamnations validées par tous ceux qui ont du sang sur les mains mais qui préfèrent condamner l’autre plutôt qu’eux-mêmes pour mieux masquer leurs corruptions. Ainsi, comme le constate Emmanuel Ruimy, « faire d’un minuscule État démocratique, plus petit que la Bretagne, né d’un plan de l’ONU et constamment assiégé, une puissance coloniale au cœur d’un océan de dictatures arabes, restera l’un des plus grands chefs-d’œuvre de propagande depuis les Protocoles des Sages de Sion »2Post sur X du 3 juillet 2025..

La guerre de Gaza, la résistance et la propagande

C’est que cette guerre contre ladite colonisation – que les esprits binaires à tendance génocidaire datent donc de 1948 – omet son aspect le plus grave et le plus dangereux : la colonisation de la pensée qui continue chaque jour d’envahir les foules comme les réseaux sociaux. Car la guerre de Gaza est d’abord et avant tout une guerre des images, c’est celle du Hamas et des Frères musulmans par Palestiniens interposés. Et ces images sont choisies avec soin, peu importe d’où elles viennent, ce qu’elles montrent, ce qu’elles cachent, et qui les fige. Elles circulent à grande échelle et auto-alimentent le seul objectif qui devrait nous réveiller de notre torpeur : la déshumanisation du juif par inversion accusatoire. Mais aussi, cette tendance à répéter en boucle et à l’infini un mensonge jusqu’à ce qu’il devienne une vérité.
On en trouve le modèle dans la propagande nazie dont Goebbels a fomenté l’efficace : « Si on répète un mensonge assez longtemps, il devient vérité » ou « Nous ne voulons pas convaincre les gens de nos idées, nous voulons réduire le vocabulaire de telle façon qu’il ne puisse plus exprimer que nos idées »3Voir à ce sujet le film « La fabrique du mensonge » de Joachim A. Lang, et la Tribune de Marc Weitzmann, « Pourquoi faut-il nommer le génocide à Gaza ?», Libération, 20 juin 2025..

Doit-on rappeler que l’accusation d’Israël de « génocide » a surgi dès le 8 octobre 2023 ? Doit-on rappeler, plus largement, qu’il y a toujours un crime qui traîne à attribuer au peuple juif, depuis la nuit des temps ?

Doit-on rappeler que l’accusation d’Israël de « génocide » a surgi dès le 8 octobre 2023 ? Doit-on rappeler, plus largement, qu’il y a toujours un crime qui traîne à attribuer au peuple juif, depuis la nuit des temps ?
Dès lors, « Israël ne peut pas gagner cette guerre » parce que, comme l’explique si pertinemment Emmanuel Ruimy, « elle n’a pas été conçue pour être gagnée » et que « l’équation est volontairement rendue insoluble (…) sans issue supportable » du fait de la stratégie déployée : « Le Hamas ne cherche pas la victoire, il cherche la perte d’Israël. Peu leur importe que Gaza brûle, pourvu qu’Israël saigne. C’est une stratégie eschatologique : tout perdre, pourvu que l’autre tombe avec soi. Et sa stratégie repose sur l’enlisement, l’émotion, la manipulation des consciences occidentales. Sa force n’est pas militaire, elle est dramaturgique. Et ce qu’il y a de plus glaçant, c’est peut-être ceci : il a compris l’Occident mieux que bien des stratèges israéliens. Son véritable front est l’opinion publique occidentale, pas Tsahal. (…)  »4Post sur X du 5 août 2025..

C’est dans ce piège, qui n’en finit plus de se refermer sur lui, que nous avons vu Israël tomber dès le mois d’octobre 2023. Et plus Israël tombe, plus les juifs du reste du monde sont meurtris, et plus Israël tombe, plus les juifs du reste du monde sont attaqués, visés, lynchés, accusés, et même tués. Ils le sont sur les scènes internationales, dans les rues, dans les restaurants, dans les hôtels ou dans les avions. Cela, selon une autre équation irrationnelle mais implacable : « plus on tue des Juifs, plus on tue des Juifs »5« Antisémitisme : On tue des juifs parce qu’on tue des juifs », Conversation Stéphane Habib, Antoine Strobel-Dahna, Tenoua.org, 18 décembre 2023. précise Stéphane Habib qui insiste pour le définir, sur la formule logique minimale de l’antisémitisme, soit « la volonté de mettre à mort des corps juifs »6Idem..

L’aveuglement de l’Occident

De quelle résistance s’agit-il donc ? Et de quelle libération à part celle des pulsions les plus cruelles ? Quel esprit malade pour soutenir que la prise d’otages et la mise à mort, l’assassinat d’hommes, de femmes, de nourrissons et de vieillards, les viols, les humiliations et les mutilations relèvent de la résistance ?
Quoi qu’il en soit, et c’est bien ce qu’il y a de plus tragique, l’Occident collabore au déploiement de cette logique en rendant possible cette stratégie pour la mort faute de pression et d’intransigeance à l’égard du Hamas, des autres groupes terroristes et de leurs supports devenus intouchables. À qui profite donc le crime ? Que dire en effet de ces terroristes du samedi qui deviennent journalistes le dimanche à Gaza, de ces médecins qui enfilent leur blouse pour une prise entre deux exactions et que les grands quotidiens du monde ne montrent que comme des victimes ? Et plus près, chez nous, que dire de cette librairie parisienne subventionnée par la Ville qui vend un livre de coloriage pour enfants intitulé « From the river to the sea » et fustigeant l’État d’Israël ?

Il y a pourtant, répétons-le, des opposants au Hamas à Gaza, mais ils sont tus, ici comme là-bas.
Quelle serait la face du monde si au lieu de déverser toute cette propagande islamiste et de répandre toute cette haine anti-juive, l’on avait plutôt fait taire ces combattants pour la mort, si l’on avait tout mis en œuvre pour les faire plier, les faire céder ? Si l’on avait choisi de diffuser en boucle les cris et les manifestations de ces Gazaouis contre le Hamas qui les oppresse depuis 20 ans, contre ces journalistes qui ont choisi Al Jazeera ? Ce sont ces Gazaouis eux-mêmes qui parlent de « mascarade » et qui font du Hamas « la cause directe de la poursuite de ce massacre »7Voir les post X de l’analyste et chercheur Amjad Taha et du rabbin Émile Ackermann..
Quelle aurait été la face du monde ?

Le monde aime le Palestinien qui crève, l’Israélien qui le tue, le Palestinien qui pleure mais pas celui qui se lève pour la paix.

L’aveuglement de l’Occident est un crime de guerre et une corruption sans limite. Le monde aime le Palestinien qui crève, l’Israélien qui le tue, le Palestinien qui pleure mais pas celui qui se lève pour la paix. Il aime les crimes des soldats israéliens dont il se repait chaque jour mais il cache et oublie l’insupportable des décennies de terrorisme et de bombes humaines dans les bus remplis d’enfants et de femmes enceintes. Et, depuis le 7-Octobre, il fait fi de l’irregardable : ces otages qui meurent en silence quand leurs corps ne sont pas déjà en train de pourrir dans le noir et ces atroces violences sexuelles commises sur les Israéliens, femmes et hommes également, mais aussi ces suicides de rescapés ou de jeunes soldats.

Le viol comme arme de guerre

Parmi les actes de cruauté perpétrés le 7-Octobre et qui ont valu à ces « combattants de la liberté » les qualificatifs de monstres, de barbares ou d’animaux – autant de termes qu’il nous appartient de réfuter afin de pouvoir penser l’humain – il y a ceux d’ordre sexuel que le récent rapport fort documenté et circonstancié de 84 pages pour sa version française, issu du projet Dinah8The Dinah Project, October 7, Sexual Violence, Une quête de justice, 7 octobre et au-delà, Prof. Ruth Halperin-Kaddari, juge (à la retraite) Nava Ben-Or, avocate colonel (réserve) Sharon Zagagi-Pinhas. détaille avec méthode.

L’utilisation du viol comme arme de guerre existe depuis l’Antiquité. Outil de domination, de terreur et de déshumanisation, les viols perpétrés chez les communautés ennemies ou désignées comme telles sont autant de butins de guerre et d’armes stratégiques. Le XXe siècle a vu naître le viol de masse visant à détruire psychologiquement les communautés voire à « polluer » la lignée ethnique. En 1998, le Tribunal pénal international pour le Rwanda reconnaîtra le viol comme arme de génocide, lequel sera dès lors poursuivi comme crime international majeur.

Ce rapport issu du projet Dinah paraît plus d’un an et demi après ce matin du 7-Octobre qui a vu des milliers de membres armés du Hamas et d’autres organisations terroristes lancer des attaques simultanées et coordonnées contre des communautés civiles et des bases militaires dans le sud d’Israël. Il s’inscrit dans la continuité des enquêtes de l’ONU, de Human Rights Watch et d’Amnesty International. « Ce jour-là, plus de 1200 personnes – hommes, femmes et enfants – ont été brutalement assassinées et de nombreuses autres ont été blessées. Avant et pendant l’attaque, le Hamas a lancé plus de 500 missiles sur Israël, dans le but, entre autres, de dissimuler son infiltration et de semer la confusion et la peur ». Ce rapport constitue « un appel à l’action » pour reconnaître les violences sexuelles commises le 7-Octobre comme des crimes contre l’humanité (au sens du statut de Rome), tenir les auteurs responsables de leurs actes et veiller à ce que l’utilisation tactique de la violence sexuelle par le Hamas comme arme de guerre fasse l’objet de la condamnation et de la réponse internationales qu’elle mérite (le désigner sur la liste noire du Secrétaire général des Nations unies des groupes qui utilisent la violence sexuelle comme arme, notamment). Établissant que le Hamas a utilisé la violence sexuelle comme une arme tactique, dans le cadre d’un plan génocidaire et dans le but de terroriser et de déshumaniser la société israélienne, il ouvre enfin la voie à la justice pour les victimes de l’attaque du 7 octobre 2023, les survivants de ces violences, les personnes prises en otage mais aussi pour les victimes d’autres zones de conflit. Car, au-delà, ce rapport constitue « un appel universel à tout mettre en œuvre pour éradiquer ce phénomène horrifiant » de violences sexuelles commises pendant les conflits.

Établissant que le Hamas a utilisé la violence sexuelle comme une arme tactique, dans le cadre d’un plan génocidaire et dans le but de terroriser et de déshumaniser la société israélienne, [le projet Dinah] ouvre enfin la voie à la justice pour les victimes de l’attaque du 7 octobre 2023.

En plus de documenter les faits de façon précise pendant et après l’attaque grâce à son large spectre de recherches, d’enquêtes et d’analyses (témoignages directs de survivants, témoignages oculaires et auditifs, témoignages des premiers intervenants, preuves médico-légales, preuves visuelles et audio), ce rapport fournit également un cadre juridique théorique et pratique pour la responsabilisation et les poursuites judiciaires. Il a été réalisé par des juristes, des médecins légistes, enquêteurs et psychologues.

En effet, ce rapport établit que les violences sexuelles ont été généralisées et systématiques pendant l’attaque du 7-Octobre, se produisant dans au moins six endroits différents (le festival de musique Nova, la route 232, la base militaire de Nahal Oz et les kibboutzim Re’im, Nir Oz et Kfar Aza) ; que des schémas clairs se sont dégagés quant à la manière dont les violences sexuelles ont été perpétrées, notamment le fait que les victimes ont été retrouvées partiellement ou entièrement nues, souvent attachées à des structures telles que des arbres ou des poteaux ; des traces de viol collectif suivis d’exécutions ; des mutilations génitales ; des blessures par balles à la tête ou aux organes génitaux, des humiliations publiques ; que les violences sexuelles se sont poursuivies pendant la captivité, de nombreuses personnes rapatriées ayant signalé des cas de nudité forcée, de harcèlement sexuel physique et verbal, d’agressions et de tortures sexuelles et, de menaces de mariage forcé. Enfin, il note que la plupart des victimes ont été réduites au silence de manière permanente, soit assassinées pendant ou après les agressions, soit trop traumatisées pour parler, ce qui pose des défis particuliers en matière de preuve et nécessite un modèle de preuve sur-mesure qui prendra en compte le contexte et sera adapté aux défis uniques des CRSV9Violence sexuelle liée aux conflits, United Nations Peacekeeping.. Il s’agit en effet aussi bien de dénoncer le négationnisme que de lutter contre les discours minimisant les récits des victimes.

Dinah, c’est le nom de cette figure biblique victime de violences sexuelles dans la Genèse 34, et dont la voix est absente.

Économie psychique et politique du pire

Humains, trop humains sont tous ces obsédés sexuels lorsqu’ils obéissent à un chef et se rangent dans une foule que la haine de l’autre comme de soi, cimente.
Les femmes sont et ont toujours été des objets d’échange dans cette rhétorique guerrière, dans cette volonté d’anéantissement de l’autre, et leur corps, un champ de bataille. Mais on doit aussi mentionner l’existence avérée de ces crimes sexuels envers les hommes.
Humains, trop humains sont tous ces pervers sadiques qui jouissent de ces bouts de corps, du rabaissement et de l’humiliation de leurs victimes.
Humains encore, sont ceux qui font du déni ou de la projection la source de leur vie ou de leur lutte. Déni des causes et des conséquences, déni de certains faits et de certains crimes, projection sur l’autre de sa propre haine et de ses propres intentions. Comme le paranoïaque qui affirme ne pas avoir eu d’autre choix que de tuer parce c’est l’autre voulait sa mort, le « combattant pour la liberté » œuvre pour réhabiliter le juif coupable de meurtre.

L’inversion accusatoire et la réécriture de l’histoire qui se fait sous nos yeux participent du drame de la guerre que nous sommes en train de vivre aujourd’hui puisque le juif est devenu le nazi dans bien des discours, 80 ans après la Shoah et au terme de nombreuses années d’une propagande portée à son acmé avec l’orgie du 7-Octobre.
S’il s’agit donc du traitement – certes, économique mais pour le moins malhonnête intellectuellement – de sa culpabilité pour l’Occident criminel depuis la Shoah10Jean-Claude Milner, Les penchants criminels de l’Europe démocratique, Lagrasse, Verdier, 2003., il s’agit aussi pour les fous de Dieu du triomphe absolu de la véritable face du surmoi, celle qui ordonne au sujet : Jouis !
L’un et l’autre font la paire : à la diffusion en temps réel de leurs crimes et exactions par les terroristes se nourrissant de cette cruauté redoublée par la diffusion via les téléphones portables de leurs victimes des horreurs qu’ils venaient de commettre aux propres familles de ces victimes israéliennes (et pas seulement des juifs rappelons-le), répond le nécessaire effacement et l’invisibilisation de ces corps côté Occident. Cachez ce juif que je ne saurais voir, nous dit encore l’homme occidental occupé à traiter sa culpabilité inconsciente, quand – plus efficace encore – il ne justifie pas le massacre ou la torture de ce juif par une logique (dé)coloniale simpliste et erronée. C’est qu’il faut pour l’antisémite, et cela n’est pas nouveau, « la mort de la mort des corps juifs »11Stéphane Habib se référant à Maurice Blanchot, conversation citée in Tenoua.org, 18 décembre 2023.. La décapitation de l’olivier planté à la mémoire d’Ilan Halimi à Épinay-sur-Seine, le 14 août dernier, l’illustre de manière inexorable.

Cachez ce juif que je ne saurais voir, nous dit encore l’homme occidental occupé à traiter sa culpabilité inconsciente, quand – plus efficace encore – il ne justifie pas le massacre ou la torture de ce juif par une logique (dé)coloniale simpliste et erronée.

Alors que la politique n’en est plus, que les mots sont kidnappés par la propagande jusqu’au plus haut niveau des États – y compris les états démocratiques – comment aujourd’hui mettre en application la voie freudienne qui proposait que « tout ce qui travaille à la culture travaille aussi contre la guerre » ? Et nous est-il permis de croire encore qu’il est possible de négocier et de construire avec ceux qui veulent la destruction pure et simple de la vie ?
Aussi, pendant que l’on débat en France sur le rapport d’« une partie de la communauté juive » à cet universalisme qu’elle serait en train d’oublier12« Polémique suite à des propos attribués à Macron sur la communauté juive de France », Times of Israël, 8 août 2025. Lire à ce sujet l’entretien d’Emmanuel Debono dans Le Point, « « L’histoire de la communauté juive, c’est l’universalisme » : cette phrase attribuée à Macron qui sème le trouble. » (8 août 2025). parce qu’elle s’opposerait à la reconnaissance d’un État palestinien, une autre partie de celle-ci, avec plusieurs membres d’un comité consultatif venus des quatre coins du monde, s’est attachée à plonger dans l’horreur absolue des crimes afin de penser l’avenir et de réhumaniser un peu le monde selon la conception juive du tikkoun olam13« Réparation du monde », en hébreu..

Alors, s’il n’est pas possible que les humains cessent de se faire la guerre car celle-ci est un mode constitutif du lien social et même « une de ses formes dominantes », que « sa barbarie est la civilisation même »14Marie-Hélène Brousse, La psychanalyse à l’épreuve de la guerre, Paris, Berg International, janvier 2015., il est en revanche possible et souhaitable de construire des outils de traitement de l’horreur pour les vivants comme pour la mémoire des morts, pour la vérité et pour la justice de tous.

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