LEDDV.FR - Revue universaliste
Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Se connecter
  • S'enregistrer
  • Actualité
  • Analyse
  • Éducation
  • Culture
    • Lecture
  • Opinion
    • Tout
    • Chronique
    • Éditorial
    • Tribune
    Henri Rousseau, La Guerre (vers 1894)

    Tendons l’oreille, on parle de nous tous

    Mairie de Paris (photo Nathan Cima/Unsplash)

    Drapeaux palestiniens sur les mairies : une entorse à l’État de droit

    Francisco de Goya, El sueño de la razon produce monstruos ("le sommeil de la raison engendre des monstres"), 1797/1799 (détail).

    Les fascinations morbides de la gauche radicale

    Paul Klee, Musiker, 1937 (T 17), Zentrum Paul Klee, Bern, Schenkung Livia Klee

    Que la musique soit avec nous

    • Éditorial
  • Histoire
  • À propos
>> Je m'abonne au DDV !
LEDDV.FR - Revue universaliste
  • Actualité
  • Analyse
  • Éducation
  • Culture
    • Lecture
  • Opinion
    • Tout
    • Chronique
    • Éditorial
    • Tribune
    Henri Rousseau, La Guerre (vers 1894)

    Tendons l’oreille, on parle de nous tous

    Mairie de Paris (photo Nathan Cima/Unsplash)

    Drapeaux palestiniens sur les mairies : une entorse à l’État de droit

    Francisco de Goya, El sueño de la razon produce monstruos ("le sommeil de la raison engendre des monstres"), 1797/1799 (détail).

    Les fascinations morbides de la gauche radicale

    Paul Klee, Musiker, 1937 (T 17), Zentrum Paul Klee, Bern, Schenkung Livia Klee

    Que la musique soit avec nous

    • Éditorial
  • Histoire
  • À propos
>> Je m'abonne au DDV !
LEDDV.FR - Revue universaliste
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Accueil Analyse

Le pogrom du 7 octobre 2023 : la dimension exterminatrice d’un crime

Le terme de pogrom revient régulièrement dans les médias pour qualifier les massacres commis par des hommes du Hamas dans les kibboutzim, le 7 octobre 2023. L’usage de ce mot renvoie à une histoire des persécutions juives, qui dépasse largement le cadre de la Shoah, s’inscrivant dans une temporalité plus longue. D’aucuns critiqueront son usage idéologique, son instrumentalisation politique dans le contexte actuel, sa lourde charge émotionnelle. Retour sur les mécanismes des pogroms à l’heure de la récupération politique.

Le DDV Par Le DDV
28 octobre 2023
dans Analyse
Temps de lecture : 4 min
A A
0
Pogrom de Białystok, Empire russe, 14-16 juin 1906 (Żydowski Instytut Historyczny)

Pogrom de Białystok, Empire russe, 14-16 juin 1906 (Żydowski Instytut Historyczny)

Partager sur FacebookPartager sur Twitter

Marie Moutier-Bitan, historienne de la Shoah, docteure en histoire contemporaine de l’EHESS

Le mot « pogrom », du russe signifiant « destruction », a été employé à partir de la fin du XIXe siècle pour qualifier les exactions perpétrées contre la population juive dans l’Empire russe, de plus en plus nombreuses. Néanmoins, les violences collectives contre les Juifs sont bien antérieures à la construction de cette notion. Les récits des attaques cosaques contre les populations juives de l’Ukraine centrale actuelle résonnent encore dans la mémoire collective juive, tant elles furent brutales et atteignant un degré de cruauté effroyable. Le pogrom de Kichinev (Chișinău aujourd’hui, en Moldavie) de 1903 eut un retentissement international, notamment par le biais de photographies des victimes et du travail de documentation de Haïm Bialik.

Dans l’imaginaire collectif, le pogrom est une émeute de civils assassinant leurs voisins juifs, dans un accès de rage antisémite. Si la participation de civils locaux à la fureur meurtrière est une composante récurrente du pogrom, ce dernier ne sort pas de terre, il n’est pas l’expression de la seule colère populaire. Cette violence est préparée, guidée, instrumentalisée. Elle est le fruit de la décision d’une autorité politique ou morale. Reinhard Heydrich, chef de l’Office central de Sécurité du Reich, le RSHA, rédige une directive le 29 juin 1941 aux chefs des Einsatzgruppen pour provoquer des pogroms (qu’il appelle « actions d’autoépuration »), mais en prenant soin d’éviter toute trace d’une décision nazie, afin que cela ressemble à un acte vengeur de la population locale, heureuse d’en découdre avec les « agents judéo-bolcheviques. » À Kichinev, en 1903, des prêtres, au lendemain de la Pâque orthodoxe, lancent leurs ouailles à l’attaques des Juifs. À Odessa, en 1905, le gouvernement tsariste détourne le peuple de la fièvre révolutionnaire en déclenchant un pogrom dans le quartier de Moldavanka. Un pogrom ne se déroule pas sans l’impulsion d’une autorité supérieure, exhortant au massacre, dans un lieu et une durée donnée. Le pogrom est circonscrit : il se déroule dans un espace défini et restreint, souvent à l’échelle d’un village, d’un quartier ou d’un district.

L’antisémitisme qui tue

Plusieurs composantes du pogrom se retrouvent dans les attaques menées par le Hamas dans les kibboutzim. Les victimes sont frappées sans distinction de sexe ou d’âge. Du nourrisson aux vieillards, aucun Juif n’est épargné. Le pogrom éclate dans l’intimité des foyers, sur le pas des portes, dans les jardins ou dans les cours. L’usage d’armes blanches est révélateur : pour les bourreaux, il y a négation des victimes à appartenir au genre humain. Elles sont abattues avec une cruauté qui rappelle les pires descriptions des attaques des cosaques de Khmelnytskyï au XVIIe siècle. Il s’agit de la destruction dans son sens le plus brut : anéantir toute l’existence, jusqu’aux maisons qu’on éventre, aux objets qu’on détruit, aux corps qu’on fracasse. Cependant, les événements tragiques du 7 octobre 2023 se démarquent des pogroms du XXe siècle en Europe en un point essentiel : ils ont été perpétrés sur le sol israélien, dans des localités où les Juifs étaient majoritaires. Son message est d’autant plus fort : les Juifs ne sont en sécurité nulle part.

Nous avons besoin d’outils conceptuels pour appréhender les faits. Nous n’avons guère d’autres mots que celui de « pogrom », car il contient une idée qui, elle, est immuable : sa dimension exterminatrice.

Peut-on tout de même utiliser le terme de « pogrom » ? Est-il destiné à évoluer au gré des assassinats collectifs commis contre les Juifs, ou bien devrons-nous forger un autre concept ? Le terme n’est, certes, pas tout à fait satisfaisant ; le contexte historique, politique, social, économique et culturel est à chaque fois différent et fondamental pour comprendre les rouages de ces tueries. L’examen rigoureux des documents et preuves, par la justice et par les historiens, permettra une analyse plus fine du déroulé de ces massacres, affinera l’identité des auteurs de ces crimes, le fonctionnement hiérarchique de ces groupes de meurtriers. Toutefois, nous avons besoin d’outils conceptuels pour appréhender les faits. Nous n’avons guère d’autres mots que celui de « pogrom », car il contient une idée qui, elle, est immuable : sa dimension exterminatrice. Et tel est le message que le pogrom veut faire passer. C’est un événement visible, médiatisé. N’oublions pas que le pogrom est aussi un instrument politique. À Kichinev en 1903, à Fastiv en 1919, à Lviv en 1941, ou à Kfar Aza en 2023, c’est l’antisémitisme qui tue.

Marie Moutier-Bitan est l’auteure des Lettres de la Wehrmacht (Perrin, 2014), des Champs de la Shoah. L’extermination des Juifs en Union soviétique occupée, 1941-1944 (Passés composés, 2020). Elle a publié, au début de l’année 2023, Le pacte antisémite. Le début de la Shoah en Galicie orientale (juin-juillet 1941) (Passés composés).

Partager sur Facebook24Partager sur Twitter

À lire : Articles

John Martin, The Last Man, 1849
Analyse

Hommage au dernier homme

7 octobre 2025
Caspar David Friedrich, La Mer de glace (Das Eismeer), 1824
Analyse

Le 7-Octobre et le visage de l’inhumanité

7 octobre 2025
James Tissot, « The Seduction of Dinah, Daughter of Leah » (Jewish Museum, New York)
Analyse

L’art de la guerre et l’irregardable : folie divine, propagande et perversion humaine

16 août 2025
Alfred Dreyfus en 1890. Photo d'Aron Gerschel (Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, Paris)
Analyse

Alfred Dreyfus : plaidoyer pour une commémoration

2 août 2025
Alfred Dreyfus (ici avec le général Gillain et le commandant Targe) dans la petite cour des jardins de l’École militaire, le 21 juillet 1906. Ce jour-là, Dreyfus, réintégré dans l’armée, est décoré de la Légion d’honneur (Photographie de Charles Chusseau-Flaviens éditée en carte postale).
Analyse

Journée commémorative pour Alfred Dreyfus : le choix d’un homme et d’une date

17 juillet 2025
Bas-relief représentant l'assaut de Jérusalem sur le socle de la statue de Godefroid de Bouillon à Bruxelles (Wikipedia)
Analyse

Le mot de trop ? Réflexions sur le terme « génocide » et son usage contre Israël

25 juin 2025
Voir plus
Article suivant
« L'attaque terroriste au festival de musique Nova », Zoïa Tcherkasski, octobre 2023.

Pogrom du 7 octobre 2023 : entre « négationnisme » et « dénialisme »

Vassili Verechtchaguine, L’apothéose de la guerre, 1871. Galerie Tretiakov, Moscou (Wikimedia Common)

Ce qui se passe entre Israël et le Hamas n'a rien d'un « conflit »

Les plus lus

  • (crédit : helloimnik/Unsplah)

    Quand l’antisémitisme emprunte la voie de la « cancellation »

    14 partages
    Partager sur Facebook 14 Partager sur Twitter 0
  • La théorie des Khazars : un pont entre antisionisme, antisémitisme et idéologies extrémistes

    56 partages
    Partager sur Facebook 56 Partager sur Twitter 0
  • Daesung Lee, photographe du déracinement

    2 partages
    Partager sur Facebook 2 Partager sur Twitter 0
  • Le mot de trop ? Réflexions sur le terme « génocide » et son usage contre Israël

    18 partages
    Partager sur Facebook 18 Partager sur Twitter 0
  • David Gourion : « Le racisme est au cœur même de la nature humaine »

    10 partages
    Partager sur Facebook 10 Partager sur Twitter 0
  • Le Drang nach westen de l’antisémitisme soviétique et son cheval de Troie l’« antisionisme »

    2 partages
    Partager sur Facebook 2 Partager sur Twitter 0
  • Michel Zaoui : « Ne pas dévoyer l’action judiciaire »

    0 partages
    Partager sur Facebook 0 Partager sur Twitter 0
  • Eva Illouz : « Cette gauche est devenue une sorte de Frankenstein ! »

    38 partages
    Partager sur Facebook 38 Partager sur Twitter 0

À lire

(crédit : helloimnik/Unsplah)

Quand l’antisémitisme emprunte la voie de la « cancellation »

20 octobre 2025
Mehdi Fedouach / AFP

Michel Zaoui : « Ne pas dévoyer l’action judiciaire »

14 octobre 2025
John Martin, The Last Man, 1849

Hommage au dernier homme

7 octobre 2025
LEDDV.FR – Revue universaliste

Le Droit de Vivre - Revue universaliste

« Rien de ce qui est humain ne m'est étranger » - Térence

» En savoir plus

Articles récents

  • Quand l’antisémitisme emprunte la voie de la « cancellation »
  • Michel Zaoui : « Ne pas dévoyer l’action judiciaire »
  • Hommage au dernier homme

Catégories

  • Actualité
  • Analyse
  • Chronique
  • Cinéma
  • Culture
  • Document
  • Éditorial
  • Éducation
  • Enquête
  • Entretien
  • Fable réaliste
  • Histoire
  • Lecture
  • Non classé
  • Opinion
  • Tribune
  • À propos
  • CGU
  • CGV
  • Cookies
  • Confidentialité
  • Mentions légales
  • Contact

© 2021 LeDDV.fr - Revue universaliste - Tous droits réservés.

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • » Je m’abonne au DDV !
  • Actualité
  • Analyse
  • Éducation
  • Culture
    • Lecture
  • Opinion
    • Éditorial
    • Tribune
  • Histoire
  • À propos
  • Se connecter
  • Créer
  • Panier

© 2021 LeDDV.fr - Revue universaliste - Tous droits réservés.

Bienvenue !

Se connecter

Mot de passe oublié ? Créer

Créer un compte

Renseignez le formulaire pour créer un compte

Tous les champs sont requis Se connecter

Récupérer mon mot de passe

Renseignez les champs pour récupérer votre mot de passe

Se connecter

Add New Playlist

Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?