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    Tuerie raciste à Buffalo : la théorie du « grand remplacement » arme les criminels

    La nation invoquée par le RN a peu à voir avec la nation célébrée par le général Kellermann le 20 septembre 1792 à Valmy. (La bataille de Valmy peinte par Horace Vernet, National Gallery de Londres, DR)

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Accueil Analyse

L’identité nationale : un marqueur idéologique central du FN et du RN

Le protectionnisme identitaire du Front national continue d’inspirer la formation politique dirigée par Marine Le Pen. L’obsession xénophobe s’y conjugue toujours avec la hantise de la décadence. Rien d’étonnant à ce qu’un électeur RN sur deux adhère à la thèse du « grand remplacement ».

Le DDV Par Le DDV
9 août 2021
dans Analyse
Temps de lecture : 7 min
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Valérie Igounet, historienne
(Article paru dans Le DDV n°683, juin 2021)

« Petit à petit, notre identité nationale est attaquée, rongée, par le communautarisme et le fondamentalisme islamiste ! » Marine Le Pen, 17 février 2017 (Meeting à Clairvaux-les-Lacs, dans le cadre de la campagne présidentielle)

« Esquivée dans le débat, l’immigration massive est depuis quarante ans le principal problème français, dans la crise du logement, du chômage, de l’insécurité, des déficits budgétaires et sociaux, et même de l’identité nationale. » Jean-Marie Le Pen, 9 décembre 2018 (Jean-Marie Le Pen cible le pacte de Marrakech sur les migrations (Twitter))

Dès son apparition sur la scène politique, en octobre 1972, le Front national adopte comme logo la flamme bleu, blanc, rouge. Si plusieurs formes de flammes se succèdent par la suite, elles préservent les trois couleurs qui symbolisent la nation française. La question de l’identité nationale1 en découle ; une notion basée sur l’exclusion, sans cesse instrumentalisée par le parti lepéniste, aux antipodes de la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité ».

Décryptage du concept de l’identité nationale version FN

Le nationalisme frontiste repose sur l’idée d’une primauté s’incarnant dans la défense des valeurs et des intérêts nationaux. Tenant la France pour supérieure aux autres, le FN opère une sorte de protectionnisme identitaire. C’est ce qu’il nomme la « préférence nationale ». Au centre du logiciel frontiste, le thème de l’identité nationale représente le lien qui fédère cet édifice.

Ces marqueurs politiques s’accolent à la « lutte contre l’immigration », liée à l’insécurité. Il s’agit de prioriser, de protéger et de préserver l’identité française dont ne feraient pas partie les Français d’origine maghrébine ou musulmans, perçus comme une menace intérieure avec, comme corollaire, la crainte de la dissolution de l’identité française et celle de la domination de l’identité étrangère.

Sur ce point, la démonstration de l’ancien du FN Jean-Yves Le Gallou est limpide : l’islam n’est pas seulement une religion, c’est aussi un  « ensemble de pratiques sociales qui tendent de s’imposer à l’ensemble de la société et (…) à remettre en cause une partie de l’identité française2 ». Pour l’idéologue de la  « préférence nationale », l’islam rend  « visible » les immigrés et, de ce fait, rend visible l’immigration. Autrement dit, l’islam affiche sa volonté de ne pas vouloir s’assimiler.

Bataille du vocabulaire

Dans l’histoire du FN de Jean-Marie Le Pen (1972-2011), l’action de Bruno Mégret est centrale dans la volonté d’inculquer aux cadres du parti les concepts phares au cœur du débat politique, notamment celui de l’identité nationale. Avec l’Institut de formation nationale (IFN) qu’il met en place dans les années 1990, le numéro deux du parti d’extrême droite explique axer son combat « sur l’efficacité du combat politique avec l’utilisation de moyens nouveaux, tant sur le plan des matériels que du discours ». Et de continuer ainsi : « Je pense notamment à l’enseignement qui était donné sur l’usage du vocabulaire. Nous avions, par exemple, lancé le mot “ identité ”, que personne n’utilisait à cette époque, et d’autres termes de ce type qui ont contribué à mettre nos idées au centre du débat politique. Et de la sorte nous avons créé une grande homogénéité dans les thématiques, chez les cadres et les candidats de terrain3. »

Une note interne de l’IFN4 revient sur cette stratégie sémantique et expose la centralité de la notion d’identité nationale dans le logiciel lepéniste. Le FN serait injustement « attaqué » parce qu’il remet en cause un « certain nombre de puissances, d’habitudes, d’interdits » ; et pour trois raisons essentielles : le parti lepéniste lève « les tabous politiques, il défend le « peuple contre les lobbies » et « l’identité nationale contre l’idéologie cosmopolite dominante ».

Droite-extrême droite : même combat ?

La présidentielle de 2007 représente dans l’histoire des droites une coupure fondamentale dans la diffusion et l’acceptation de la thématique identitaire. Jean-Marie Le Pen obtient 10,44 % des voix au premier tour. Un ancien cadre du parti lepéniste affirme que Nicolas Sarkozy a fait sa campagne sur les « thèmes phares » du FN et considère que le discours du futur président de la République s’est fondu dans celui de Jean-Marie Le Pen. » « Seul le président du FN avait trouvé un « puits de pétrole électoral : l’identité nationale. Sarkozy nous l’a siphonné5 », continue-t-il.

Le quinquennat de Nicolas Sarkozy (2007-2012) va offrir des exemples frappants d’empiètement idéologique. La création du ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale (mai 2007) reprend dans sa dénomination la sémantique frontiste. La mise en relation des deux termes laisse entendre que l’immigration constitue une menace pour l’identité française. Par sa circulaire du 2 novembre 2009 à destination des préfets, le ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, Éric Besson, lance officiellement un débat national sur les « valeurs de l’identité nationale, sur ce qu’est être français », dans le contexte d’une actualité centrée sur une éventuelle interdiction du port du voile intégral.

Quelques jours après, Marine Le Pen annonce, elle aussi, le « lancement d’un site spécial afin d’alimenter un “ vrai débat sur l’identité nationale ” ». Celle qui est alors vice-présidente du FN avance que son initiative vise à « concurrencer » le site internet lancé par Éric Besson, hébergé par le site du ministère de l’Immigration6. Elle aurait pu ajouter que son parti n’entend en aucun cas se laisser dérober un des axes centraux de sa charpente idéologique.

Le Rassemblement national : nouveau parti ?

Depuis son accession à la présidence du FN (janvier 2011), Marine Le Pen dit vouloir faire du FN un « nouveau parti ». Parmi les marqueurs pérennes et fondamentaux, celui de l’immigration subit une évolution en raison du contexte des années 2000. Pour autant, l’association opérée entre les questions migratoires et le thème de l’identité nationale reste un des piliers de la propagande xénophobe du FN, devenu Rassemblement national en juin 2018.

Le parti refuse la mondialisation, synonyme de destruction et de disparition des identités nationales. Dans le cadre de la campagne présidentielle de 2017, Marine Le Pen propose « 144 engagements ». Elle avance alors que l’élection à venir répond à deux visions : le « choix mondialiste » porté par ses adversaires et le « choix patriote (…) qui met la défense de la nation et du peuple au cœur de toute décision publique et qui, par-dessus tout, veut la protection de notre identité nationale, notre indépendance, l’unité des Français, la justice sociale et la prospérité de tous ». Le 91e engagement consiste à « défendre l’identité nationale, les valeurs et les traditions de la civilisation française ». L’objectif avancé par le FN mariniste est d’« inscrire dans la Constitution la défense et la promotion de [son] patrimoine historique et culturel ».

Le positionnement des sympathisants et électeurs RN atteste la réception positive de la thématique. L’enquête sur le complotisme dans l’opinion publique française réalisée en 2018 par la Fondation Jean-Jaurès et l’Observatoire du conspirationnisme8 revient sur le concept complotiste du « grand remplacement », exposé à un large panel politique. Son concepteur, Renaud Camus, avance que le remplacement de la population française par des populations issues de l’immigration extra-européenne, notamment celle d’Afrique du Nord, serait en cours. Les conséquences de ce « changement de peuple et de civilisation », rendu possible par la « grande déculturation », se déclineraient en trois temps : l’ « altération » puis la « dissolution » de l’identité française annonçant sa « destruction » aux alentours de l’année 2030. Le niveau d’adhésion à l’énoncé est deux fois plus élevé pour ceux qui se déclarent proches du RN que pour l’ensemble de la population : un électeur de Marine Le Pen sur deux affirme être « d’accord » avec cette vision.

Certes, les propositions du RN se sont adaptées à l’époque. Cependant, la formation de Marine Le Pen campe plus ou moins ouvertement sur ses fondamentaux. « Français d’abord », « On est chez nous », « Défendre les Français », « Stop à l’invasion migratoire », « Non à l’islamisme », etc. : de nombreuses expressions et slogans frontistes demeurent et mettent en avant depuis quasiment cinq décennies ce concept d’identité nationale. Qu’il soit nommé ou suggéré, le marqueur xénophobe est sans cesse accolé à la hantise de la décadence et de la disparition de l’identité française.

Notes :

1.  L’expression « identité nationale » apparaît dans les années 1980, au moment où, selon les historiens, la « France se sentait vulnérable et se cherchait un refuge identitaire ». Voir Thomas Wieder, Le Monde, 6 novembre 2009.

2.  Entretien de Jean-Marie Le Chevallier avec Emmanuel Blanchard, Jean- Charles Deniau et Grégoire Kauffmann, 7 juin 2011.

3.  Entretien de Bruno Mégret avec Valérie Igounet (10 juillet 2013).

4.  « Pourquoi sommes-nous attaqués ? La riposte », note interne, Institut de formation nationale, délégation générale, non datée, p. 6.

5.  Propos recueillis par Aurore Merchin, France-Soir, 25 avril 2007

6.  Voir Soren Seelow, « Sur le site d’Eric Besson : le pire du débat sur l’identité nationale », Le Monde, 4 décembre 2009.


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