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Gaëlle Nohant : « Les archives, c’est une forme de résistance à l’effacement »

Dans son roman Le bureau d’éclaircissement des destins, Gaëlle Nohant met en scène une employée de l’International Tracing Service. Sa mission : remettre aux descendants de victimes du nazisme des objets retrouvés dans les camps. Un surgissement du passé bouleversant.

Le DDV Par Le DDV
29 juillet 2023
dans Lecture
Temps de lecture : 7 min
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ITS, 1958, Arolsen, International Tracing Service Filing Records, V-P-HIST-02743-11A (DR)

ITS, 1958, Arolsen, International Tracing Service Filing Records, V-P-HIST-02743-11A (DR)

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Propos recueillis par Abraham Bengio, président de la commission culture de la Licra
Article paru dans Le DDV n° 690, printemps 2023

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Qu’est-ce que l’International Tracing Service pour lequel travaille Irène, le personnage principal de votre dernier roman, Le bureau d’éclaircissement des destins ?

L’International Tracing Service a été imaginé à la fin de la guerre par les Alliés dans le but de retrouver les disparus parmi les victimes du régime nazi. C’était de petits bureaux de traçage locaux, essentiellement en Allemagne et dans les pays anciennement occupés. Puis le service a été centralisé dans la ville de Bad Arolsen, dans la Hesse, parce qu’elle était au croisement de plusieurs zones d’occupation de l’Allemagne et qu’elle avait été épargnée par les bombardements. Il y avait aussi des locaux possibles pour entreposer cette masse documentaire énorme qui occupe aujourd’hui plusieurs dizaines de kilomètres linéaires.

Il s’agissait de retrouver ces millions d’individus déplacée pour, écrivez-vous, « les aider à rentrer chez eux », et, pour ceux qu’on ne retrouverait pas, de tenter de déterminer leur sort, afin que pour ceux qui les avaient aimés, « la tombe [ne] reste[ pas] ouverte au fond du cœur ». Ce « bureau d’éclaircissement des destins » a-t-il réellement existé sous ce nom, ou est-ce vous qui avez eu l’idée de cette appellation magnifique, mi-administrative, mi-métaphysique, qui sera le titre de votre roman ?

Les archivistes très particuliers d’Arolsen n’ont jamais été formés pour être archivistes. Au départ, c’étaient même des personnes déplacées pour la plupart, d’anciens déportés. Une de leurs missions était « la recherche et l’éclaircissement des destins ». J’ai trouvé ça magnifique : faire la lumière sur le destin de quelqu’un ; comment il est mort, mais aussi retrouver les dernières traces de sa vie. Je voulais reprendre ça et, pour que ce ne soit pas trop abstrait et philosophique, j’ai adjoint le mot « bureau » pour dire que c’est un lieu. C’est aussi l’histoire de ce lieu qui est au cœur du roman, une histoire très romanesque en elle-même.

Gaëlle Nohant (photo Jean-François Paga)

Irène se voit confier une mission. Quelle est-elle ?

En 2016, Irène – mais dans la vraie vie, d’autres enquêteurs – se voit confier une mission de restitution d’objets qui n’ont aucune valeur marchande mais qui ont été retrouvés dans des camps. La plupart appartenaient à des travailleurs forcés, des résistants, des déportés homosexuels, etc. Très peu de déportés juifs car leurs objets étaient systématiquement pillés et envoyés en Allemagne. On en a quand même quelques-uns puisque des juifs ont été déportés au départ comme résistants ou ont été transférés dans d’autres camps. Ces enquêtes-là sont très particulières parce qu’elles ne se font pas à la demande des proches. Les descendants n’ont rien demandé. Parfois, ils ne savent même pas que leurs aïeux ont été déportés. Tout à coup, on fait irruption dans leur vie avec un objet qui est porteur de l’histoire de la personne disparue, en tout cas de fragments de cette histoire et qui révèle aussi parfois des secrets de famille.

Pourquoi avez-vous choisi la forme romanesque plutôt que d’écrire une étude historique sur l’International Tracing Service ? Et dès lors, quelle est la part de la fiction et celle de la réalité historique dans votre livre ?

Dans le roman, on peut rejoindre une forme de vérité par le biais de la fiction. Ça permet aussi de choisir les personnages, les thématiques. J’ai voulu aborder des sujets qui sont peut-être un peu moins connus que d’autres. J’avais une plus grande marge de manœuvre. Mais j’avais un souci de rigueur historique. Je ne voulais pas contribuer à diffuser des inexactitudes. J’avais aussi un souci de transmission. C’est un roman sur la filiation et la transmission. J’ai énormément travaillé pour imbriquer le plus étroitement possible les personnages de fiction dans la vérité historique. Je voulais que tous mes personnages aient pu exister.

Quel travail spécifique ce roman vous a-t-il demandé ?

Ce livre m’a réclamé près de trois ans de travail et beaucoup de recherches documentaires. J’ai lu à peu près 200 livres pour écrire celui-là. Je ne parle même pas des articles, du temps passé dans les archives, des documentaires… Je me suis posé énormément de problèmes de construction et des problèmes éthiques. Je savais dès le début que je ne voulais pas placer le projecteur sur les horreurs de cette guerre. Je ne pouvais pas les éluder non plus : cela aurait été une forme d’édulcoration qui me gênait. Je voulais positionner mon projecteur en bordure, si je puis dire, de l’horreur : l’évoquer quand même, mais me centrer sur toutes sortes de choses qui sont sur cette lisière : toutes les formes de solidarité et de résistance. L’amour, par exemple, est une résistance. L’amour a sauvé beaucoup de gens. Toutes les formes d’amour : celui des parents pour leurs enfants, des enfants pour leurs parents, l’amour des codétenus, des déportés pour d’autres déportés… Il y a aussi toutes les formes de résistance de l’être humain. Les archives, c’est une forme de résistance ; une résistance à l’effacement qui, pour moi, est aussi forte que la résistance armée dans certains camps. C’est la forme de résistance et de respect des gens qui œuvrent aujourd’hui pour la mémoire. Et j’en ai rencontré beaucoup pour écrire ce livre, notamment à l’International Tracing Service mais aussi en Pologne : j’ai rencontré des jeunes gens qui ne sont pas juifs mais qui consacrent une grande partie de leur vie à préserver cette mémoire juive.

« Les archives, c’est une forme de résistance ; une résistance à l’effacement qui, pour moi, est aussi forte que la résistance armée dans certains camps. C’est la forme de résistance et de respect des gens qui œuvrent aujourd’hui pour la mémoire. »

A-t-on le droit de remettre un objet tout droit sorti de l’enfer des camps à un lointain héritier qui n’avait rien demandé ? A-t-on le droit de révéler à quelqu’un que son père n’était pas ce qu’il croyait ?

C’est un dilemme. Ce centre propose de restituer la vérité, ou en tout cas des formes de vérité. Ça n’est jamais que ce qu’on sait de cette vérité, des fragments. Il y a en effet des secrets de famille. Les membres de l’International Tracing Service pensent que le passage des générations fait qu’on peut proposer cette vérité aux descendants. Qu’ils sont davantage prêts à l’accepter que les enfants de ces déportés pour qui c’était plus compliqué. Plus on s’éloigne de l’impact, moins c’est difficile. Aujourd’hui encore, des dizaines de milliers de descendants les contactent et disent souffrir du silence. Le silence est une blessure transgénérationnelle ; la vérité peut être blessante, mais elle l’est peut-être moins. Elle peut être un choc mais, dans un deuxième temps, elle va aider à pacifier cette histoire. Elle va peut-être faire un peu plus de bien que de mal. Mais ce n’est pas facile d’arriver chez quelqu’un avec ce morceau de vérité. Il y a des gens qui refusent cet objet. Il y en a tous les jours. Ils peuvent refuser et puis revenir quelque temps après. Et puis ils ont le droit de refuser… Ce n’est pas une démarche si agressive que ça. C’est vraiment au cas par cas. Et c’est ce que j’ai voulu restituer dans mon roman : montrer la variété des réactions. Chaque objet est différent ; certaines histoires sont plus faciles à accepter que d’autres.

Quelle place Le bureau d’éclaircissement des destins occupe-t-il dans votre œuvre ?

C’est un roman que je portais depuis très longtemps. Je suis hantée par ces histoires de la guerre et de la déportation depuis que j’ai 12 ans. Cette histoire m’a été transmise par ma mère et ma grand-mère. J’ai le sentiment qu’aujourd’hui j’honore une sorte de dette envers elles, de manière directe : voilà, j’ai bien reçu cet héritage et je peux moi aussi le transmettre maintenant. Mais aussi envers tous les témoins dont j’ai lu les livres, que j’ai écoutés, que j’ai rencontrés pour certains. Aujourd’hui la plupart sont morts. Et j’ai envie de leur dire que je prends ma petite part de ce qu’ils m’ont transmis, que ce n’est pas perdu, que je vais contribuer à le garder vivace. De tous mes livres, Le bureau d’éclaircissement des destins a été le plus difficile à écrire. J’ai eu énormément de doutes et d’angoisse. Il m’a engagée à chaque mot. J’ai pesé chaque mot. Il occupe une place particulière dans mon « œuvre », si je puis dire.

Gaëlle Nohant, Le bureau d’éclaircissement des destins, Éditions Grasset, 2023, 416 p., 23 €.

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