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Corps coupable des femmes : penser la responsabilité des religions

Le mouvement Me Too a exprimé l’impatience de femmes de voir la honte changer de camp. Celles-ci ont raison de s’attaquer aux racines du double standard d’une culpabilité selon lequel « la sexualité, c’est bien pour les garçon et mauvais pour les filles ». Mais cet examen de conscience ne saurait être limité au nom du respect dû aux croyances religieuses. Il y aurait une discordance intellectuelle à pourfendre le sexisme sans dénoncer l’infériorisation des femmes que véhiculent des textes et des pratiques religieuses.

Le DDV Par Le DDV
28 octobre 2022
dans Analyse
Temps de lecture : 12 min
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(Adedamola Adetoyi/Pexels)

(Adedamola Adetoyi/Pexels)

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Benoît Drouot, professeur agrégé d’histoire-géographie

Cinq ans après le début de l’affaire Weinstein et le hashtag Me Too de l’actrice américaine Alyssa Milano, la chroniqueuse Maïa Mazaurette revient, dans un article récemment publié par le quotidien Le Monde1« La sexualité des femmes, encore dans l’ombre de la honte », Le Monde, 9 octobre 2022., sur « le spectre de la honte » qui continue de peser sur les femmes. Ce spectre « guette toujours », fait-elle très justement observer, quelle que soit la configuration des rapports sexuels : quand les femmes « prennent l’initiative » elles doivent endurer le slut-shaming (« culpabilisation des salopes ») ; quand elles subissent des rapports non consentis, la faute leur en est imputée. Dans tous les cas, les femmes sont coupables.

Faire cesser la culpabilité

Ajoutant sa voix à celles des écrivaines Hélène Devynck, Virginie Despentes et Emmanuelle Richard, Maïa Mazaurette exprime son impatience à voir, enfin, la honte changer de camp. Lucide, elle rappelle cependant qu’« il ne suffit pas de dire aux femmes de ne pas avoir honte » pour faire évoluer les consciences. « Il faut, poursuit-elle, s’attaquer aux racines de la honte » en « tourn[ant] notre regard non pas vers celles qui la subissent, mais vers ceux qui la produisent ».

Dans nos sociétés, souligne avec raison la chroniqueuse, trop souvent encore, la réputation et la valeur des filles et des femmes sont appréciées à l’aune de leurs corps et de leur sexualité – engageant parfois jusqu’à l’honneur de la famille tout entière. Dès lors, la virginité, la retenue, le port de vêtements couvrants sont gages de pureté, d’honorabilité, de docilité. À l’inverse, dévier de ces injonctions à la maîtrise de leurs désirs sexuels et à la dissimulation de leur corps, c’est courir le risque pour certaines filles et femmes d’être considérées comme des « filles faciles », des aguicheuses, des « salopes », des « putes ».

Maïa Mazaurette rappelle, à raison, que la honte et la culpabilité qui pèsent avec force pression sur les femmes sont « le produit d’une intériorisation du regard social ». C’est pourquoi elle pense nécessaire et urgent d’« élever nos enfants hors du double standard de la honte (la sexualité, c’est bien pour les garçons et mauvais pour les filles) », tout en produisant « un contre-discours plus puissant ». Dans cette perspective, elle invite chacune et chacun d’entre nous à traquer et à corriger au quotidien ceux de nos gestes et celles de nos paroles qui, tel un habitus, reproduisent et banalisent des conceptions sexistes et misogynes enracinées au plus profond de nos représentations.

Cependant, le bénéfice et la portée de cet indispensable examen de conscience seront d’autant plus limités et retardés que des franges entières de la population en seront dispensées, au nom du respect dû aux croyances religieuses.

La religion exonérée

En la matière, les prises de position de celles et ceux qui dénoncent la honte que doivent encore endurer les femmes sont mises à l’épreuve de la cohérence intellectuelle et politique, dès lors que, par ignorance ou par calcul électoraliste, les mêmes assurent la promotion et légitiment l’expression publique de convictions et de comportements religieux pourtant empreints d’une vision sérieusement dommageable à la cause qu’elles et ils prétendent résolument supporter.

À sa manière, le texte de Maïa Mazaurette illustre de façon saisissante cette discordance intellectuelle. « Souvent, écrit-elle en effet, cette question [celle de la culpabilisation des femmes] est renvoyée au domaine du religieux – comme si les athées étaient au-dessus de tout soupçon ». Via cette brève et unique mention des religions, Maïa Mazaurette évacue promptement, comme s’il s’agissait d’un non-sujet, la question de leur responsabilité historique et contemporaine2Il n’est question, dans notre texte, que des religions monothéistes méditerranéennes (judaïsme, christianisme, islam)., en la neutralisant par une mise en cause de ceux qui se situent à leur antipode convictionnel, les athées. Stratégie largement éprouvée de la diversion par le retournement de la charge accusatoire.

Les représentations sexistes que les religions ont édictées, enracinées et naturalisées à la dimension de sociétés entières durant de longs siècles […] ont imprimé si puissamment dans les univers mentaux et les imaginaires collectifs qu’elles débordent aujourd’hui de beaucoup le cercle des seuls croyants, pour se nicher jusques et y compris  au cœur des représentations de nombreux athées.

Ce nivellement spécieux des imputations appelle deux objections. La première pour insister sur le fait que l’athéisme ne relève d’aucun corpus textuel unifié, sacralisé et intemporel, jalonné d’injonctions sexistes et misogynes érigées en prescriptions traditionnelles ou juridiques, support d’un contrôle social étendu à des sociétés entières. L’athéisme n’a jamais produit un sexisme doctrinal ou dogmatique codifié et institutionnalisé en un système politique et social englobant. La seconde objection, pour partie liée à la précédente, entend rappeler que l’athéisme est une conviction qui n’est historiquement entrée que trop récemment dans le champ des possibles de la pensée et de l’expression publique, toujours en position de minorité et souvent persécutée au nom de la religion, pour avoir concouru de quelque façon que ce soit à « l’intériorisation du regard social » à l’échelle des masses (y compris en Occident).

Les religions, en revanche, ne peuvent s’exonérer d’une si pesante responsabilité, au regard de leurs textes fondateurs, de leur histoire pluriséculaire, et des efforts qu’elles ont constamment déployés pour justifier et perpétuer l’infériorisation des femmes et les inégalités entre les sexes, que leurs institutions reflètent du reste de façon suffisamment flagrante. Jusque dans les sociétés européennes contemporaines et dans un temps pourtant si attentif à l’égalité des sexes, les religions parviennent à prolonger ce privilège exorbitant de réserver intégralement le magistère et les positions de pouvoir aux seuls hommes, sans que ne s’élève la moindre protestation collective3Les quelques exceptions (anglicanisme par exemple) et les quelques personnalités féminines progressistes, telles Kahina Bahloul, Delphine Horvilleur ou Anne Soupa, n’y changent pas grand-chose.. Il n’est pas certain que cette suspension du temps au profit des seules religions, avec l’assentiment général et dans l’indifférence à peu près totale, bénéficie à la cause des femmes.

Les représentations sexistes que les religions ont édictées, enracinées et naturalisées à la dimension de sociétés entières durant de longs siècles – et qu’elles imposent encore dans de nombreux pays du monde – ont imprimé si puissamment dans les univers mentaux et les imaginaires collectifs qu’elles débordent aujourd’hui de beaucoup le cercle des seuls croyants, pour se nicher jusques et y compris, en effet, au cœur des représentations de nombreux athées. À tel point qu’il semble parfaitement naturel, acceptable et admis, que les femmes ne soient pas les égales des hommes en religion.

Ce qui ne signifie pas pour autant que le sexisme et la misogynie soient intégralement et exclusivement contenus dans les religions. Mais, nier, éluder ou minimiser leur rôle actif et leur responsabilité historique dans la représentation et le traitement de la femme, de son sexe et de son corps, c’est renoncer à une partie déterminante de la réponse à la question posée par Maïa Mazaurette elle-même : « comment pouvons-nous changer les choses ? ». In fine, c’est renoncer à la cause elle-même.

Le voile, marqueur de culpabilité

Alors que Maïa Mazaurette exhorte ses lecteurs à tourner leur regard vers « ceux qui produisent la honte », il semble difficile de faire comme si la question du voile islamique, présent dans l’actualité française et internationale au moment où elle écrit, ne devait pas être, a minima, examinée.  Ceux (ce sont généralement des garçons) qui profèrent des « putes » ou des « salopes » à l’endroit de leurs coreligionnaires non voilées ne s’y trompent pas, eux. Non seulement ils ont parfaitement intégré le sens culpabilisateur et la dimension sexiste de ce tissu couvrant, mais ils ne rechignent aucunement à en faire explicitement usage.

Certes, le voile est objet de querelle, et ce jusque dans les sphères musulmanes. Ses détracteurs fustigent un signe religieux qui dissimulerait un message politique et prosélyte incompatible avec les valeurs républicaines. Ses partisans, actifs ou passifs, invoquent la liberté religieuse des femmes, n’hésitant pas parfois à le parer de vertus féministes en ce qu’il matérialiserait la pudeur féminine que la société consumériste offenserait, maltraiterait et bafouerait outrageusement. Quoi qu’il en soit de ces divergences d’interprétation, questionner le voile islamique appartient au débat démocratique, en ce qu’il s’agit d’interroger un symbole souvent perçu, parfois vécu, comme un instrument d’oppression patriarcale et sexiste, y compris dans les sociétés à majorité musulmane.

C’est bien dans la culpabilisation des femmes que se niche la signification primordiale du voile islamique, quand bien même ses partisans arguent de la pudeur pour le couvrir d’une justification honorable.

De fait, historiquement, l’attribut religieux qu’est le voile est porteur d’une forte charge culpabilisatrice. Odon Vallet, universitaire émérite spécialiste des religions, rappelle qu’aux yeux de celles-ci la « séduction [des femmes] est tentatrice. Le mieux est alors de cacher [leurs] atours. Telle est l’origine du voile qui masque la beauté et enveloppe la chevelure féminine (…) »4Odon Vallet, Femmes et religions. Déesses ou servantes de Dieu ? Gallimard, 2006, p. 64., affirme-t-il. En ce qui concerne l’islam, l’historien précise que le voile a « un incontestable fondement coranique »5Odon Vallet, Petit lexique des idées fausses sur les religions, Albin Michel, 2002, p. 237. : la sourate 24 prescrit aux « croyantes de baisser les yeux et de contenir leur sexe ; de ne pas faire montre de leurs agréments » ; et la sourate 33 d’ajouter que c’est ainsi que les femmes pourront « échapper à toute offense »6Traduction du Coran de Jacques Berque, Albin Michel, 1995, sourate 24, v. 31, p. 375 et sourate 33, v. 59, p. 454..

Le regretté Malek Chebel, spécialiste de l’islam, écrivait : « De toute évidence, la femme constitue le point de fixation de tout un pan de la charia – la loi islamique – et donc de l’islam. Jusqu’à nos jours, la jurisprudence qui la concerne est dépréciative, empreinte de suspicion. De fait, s’il existe un tabou de l’islam, c’est bel et bien celui de la femme, et plus particulièrement de son corps, sa nudité, sa sexualité », soulignait-il, précisant que « l’habillement des femmes en est la marque la plus visible »7Malek Chebel, L’Islam en 100 questions, Tallandier, 2015, p. 151.. C’est bien dans la culpabilisation des femmes que se niche la signification primordiale du voile islamique, quand bien même ses partisans arguent de la pudeur pour le couvrir d’une justification honorable.

En cela la loi coranique prolonge des traditions antiques qui faisaient « d’une tête non voilée un symbole de prostitution »8Odon Vallet, Petit lexique des idées fausses sur les religions, Albin Michel, 2002, p. 235., explique Odon Vallet. Comme l’écrit le philosophe Henri Peña-Ruiz, « la femme est coupable de séduire alors que l’homme qui ne fait pas d’effort pour se maîtriser est innocent »9Henri Peña-Ruiz, Dictionnaire amoureux de la laïcité, Plon, 2014, p. 900.. Culpabilité asymétrique à laquelle les religions ne sont pas étrangères et dont le voile en islam est un des marqueurs visibles.

Voile : la confusion entre le sens et les motivations

Dans les affaires d’agressions sexuelles et de viol, la honte et la culpabilité constituent encore des barrières puissantes à la prise de parole des victimes. C’est autour de cette imputabilité de la faute qui pèse sur les femmes que le débat sur le voile islamique mériterait d’être porté, afin de pointer la contradiction éclatante qui consiste à se proclamer féministe tout en arborant, en défendant ou en minorant un signe vestimentaire qui imprime sur le corps féminin la culpabilité dont il est chargé.

Déplacer le débat sur cette question de la culpabilité interroge à nouveaux frais l’argument de la liberté des femmes : que son port résulte d’un choix totalement libre ou qu’il soit imposé ne change en effet rien à ce qu’il renvoie du corps tentateur, coupable et diabolique de la femme. C’est donc à dessein que les partisans du port du voile islamique entretiennent une confusion, pas toujours assez démêlée par les observateurs, entre les motivations (religieuses, identitaires, politiques…) des femmes qui s’en couvrent, et sa signification, qui, quoiqu’elles en disent, ne leur appartient pas, en ce qu’elle est fixée par une histoire qui les dépasse.

Il ne sera pas possible de faire indéfiniment l’économie d’un débat ouvert autour de comportements et de signes qui, sous couvert de foi religieuse, portent dans l’espace public […] des messages qui nourrissent et entretiennent une vision archaïque de la femme, tentatrice, infériorisée, empêchée, quand bien même ils sont habillés des faux masques de la modernité, du féminisme et de la liberté.

Une fille peut légitimement se retrancher derrière la pudeur, son identité, sa piété ou sa liberté pour justifier son choix de se couvrir du voile ; celui-ci n’en reste pas moins un marqueur de culpabilité de son corps et du sexe auquel elle appartient. Aussi estimables que soient les raisons invoquées pour arborer le voile, elles ne font pas oublier son sens premier et les motifs des injonctions à le faire porter, par le passé et dans notre présent. Du voile islamique, la tradition religieuse a légué une dimension culpabilisatrice que l’enjeu si crucial qui sourd derrière le hashtag Me Too devrait interdire d’évacuer ou de sous-estimer. Car le voile islamique participe, aussi innocemment que pleinement, de cette « intériorisation du regard social », dont Maïa Mazaurette souligne, à juste raison, à quel point il constitue un frein puissant à la déculpabilisation des femmes.

Inégalités femmes-hommes : questionner les religions

C’est un des enjeux majeurs du combat pour l’égalité des sexes que d’en finir définitivement avec la culpabilisation des femmes. Le mouvement de libération de la parole auquel on assiste depuis cinq années y contribue. Mais il ne sera pas possible de faire indéfiniment l’économie d’un débat ouvert autour de comportements et de signes qui, sous couvert de foi religieuse, portent dans l’espace public – en cela, nous sommes tous concernés – des messages qui nourrissent et entretiennent une vision archaïque de la femme, tentatrice, infériorisée, empêchée, quand bien même ils sont habillés des faux masques de la modernité, du féminisme et de la liberté. Au demeurant, en sus du seul sujet du voile islamique, devraient être aussi questionnés, entre autres items, ce que façonnent de représentations dépréciatives intériorisées la non-mixité et les interdits imposés aux femmes dans certains lieux de culte, en particulier les synagogues et les mosquées10Au sujet de la place des femmes dans le judaïsme, on pourra se faire une idée avec ce bref article de Philippe CLANCHÉ, « Femmes et synagogue : avancée à petits pas », Réforme, 26 juin 2019, https://www.reforme.net/religion/2019/06/26/femmes-et-synagogue-avancee-a-petits-pas/..

Ce combat pour la déculpabilisation passe inévitablement par l’école où doivent être forgés de nouvelles représentations et de nouveaux comportements, respectueux de l’égalité des hommes et des femmes. Le voile islamique appartient en plein à l’inépuisable répertoire verbal et comportemental qui, dans l’espace public en général et dans les établissements scolaires en particulier, fait d’un garçon séducteur un « beau gosse », et de son équivalent au féminin une « salope ». En cela, il n’est pas seulement un anodin signe d’appartenance religieuse, dissociable et déconnecté de l’environnement politique et social dans lequel il est porté ; il est un objet politique et social total.

C’est pourquoi, alors qu’en cette rentrée une nouvelle offensive islamiste est observée dans les établissements scolaires11« École : les atteintes à la laïcité se multiplient en France », franceinfo, 13 octobre 2022, https://www.francetvinfo.fr/internet/reseaux-sociaux/ecole-les-atteintes-a-la-laicite-se-multiplient-en-france_5415781.html , il est plus que jamais politiquement pertinent et intellectuellement cohérent que le voile islamique reste proscrit dans les enceintes scolaires (au même titre que les autres signes ostensibles d’appartenance religieuse), où il serait pour le moins parfaitement incongru de travailler à la déconstruction mentale de la culpabilité féminine (ce que font de très nombreux enseignants) tout en acceptant, dans le même temps, le port d’un signe qui la rend visible et la stigmatise.

LIRE AUSSI > Croyances religieuses et préjugés

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