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    Jaleh K. devant le mausolée du poète persan Hafez (né vers 1325) à Chiraz, en Iran, en décembre 2022. (DR)

    Au nom de « Femme, Vie, Liberté »

    JR Korpa/Unsplash

    « Le juif » n’existe pas

    Statue du chevalier de La barre, square Nadar, à Paris (Guilhem Vellut/Wikimedia Commons)

    Laïcité : serrer les rangs et passer à l’offensive

    De jeunes iraniennes défient le régime théocratique en ôtant leur voile islamique. Ici, en novembre, au pied de la tour de la Liberté, à Téhéran. (DR)

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Accueil Entretien

« Cyberhaine ». Entretien avec l’historien Marc Knobel

Historien et essayiste, Marc Knobel analyse et combat la propagande raciste et antisémite depuis des décennies. Attentif à ses manifestations dès les débuts d’Internet, il publie une synthèse essentielle sur un phénomène qui prend aujourd’hui une ampleur inégalée. Entretien.

Le DDV Par Le DDV
18 juin 2021
dans Entretien
Temps de lecture : 8 min
A A
0
(crédit photo : Geralt/Pixabay)

(crédit photo : Geralt/Pixabay)

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Propos recueillis par la rédaction

Lorsque vous avez commencé à lutter contre la propagande antisémite, Internet n’existait pas. Quels ont été les effets de cette révolution technologique sur le phénomène dont vous suiviez les manifestations ?

Internet apparaît dans les années 1990. J’étais à l’époque chercheur au bureau parisien du Centre Simon Wiesenthal et je me souviens que nous étions préoccupés. Dès la fin de l’année 1996, nous nous sommes rendu compte que le Net pouvait être utilisé par des extrémistes. Mais, plusieurs questions se posaient. Quelle était la profondeur de ce mouvement ? Comment s’effectuerait cette utilisation ? Et surtout, combien de groupes et groupuscules utiliseraient le Net ? Pour toutes ces raisons, quelques rares équipes se sont mises au travail afin de trouver des sites, d’analyser la situation, puis de les comptabiliser et classifier. Il faut bien comprendre que nous partions de zéro. C’est ainsi qu’un travail a été effectué par le Centre Simon Wiesenthal. En janvier 1997, le Centre recensait 600 sites, principalement européens et américains. En 2010, il identifiait 11 500 sites. En 2011, il annonçait en avoir répertorié 14 000. Mais il y incluait également des blogs faisant la promotion de l’antisémitisme, de l’homophobie ou faisant l’apologie du terrorisme. Cette croissance n’a pas cessé depuis, elle s’est accentuée avec le développement des réseaux sociaux, utilisés pour véhiculer des messages de haine.

Comment mesure-t-on l’évolution des sites racistes et antisémites en ligne et leur impact ?

À l’aide d’outils d’analyse et d’écoute des réseaux sociaux et en suggérant des termes fréquemment associés à des contenus ciblant des groupes à raison du sexe et de l’orientation sexuelle, de l’origine ethnique et « raciale », de la religion et du handicap et dont l’intention est d’inciter à la haine, à la violence ou à la discrimination. Cependant, il faut impérativement placer derrière l’intelligence artificielle, des hommes pour vérifier les données et les analyser.

Tous les médias sociaux participent-ils également à l’expression et la diffusion de cette haine ?

Tous les réseaux sociaux peuvent être utilisés par des gens mal intentionnés et des extrémistes. C’est cette hystérisation que je dénonce également dans mon livre. Et ses effets sont catastrophiques, notamment auprès de la jeunesse. Par exemple, je rapporte que selon une enquête réalisée en 2018 par le think tank Renaissance Numérique, les jeunes sont encore nombreux à ne pas savoir comment réagir face aux contenus insultants. Quatre jeunes (11-18 ans) sur dix ne font rien lorsqu’ils sont confrontés à un propos insultant sur Internet (42 %). Dans une enquête réalisée par l’association e-enfance, 27% des jeunes estiment « liker », commenter ou partager des commentaires insultants, « pour rigoler » (26%), « pour faire comme les autres » (25%). Enfin, toutes les enquêtes récentes démontrent que la progression du racisme et de l’antisémitisme se fait d’abord et très majoritairement sur Twitter, puis sur Facebook. Twitter, c’est la rapidité des échanges. De nombreux internautes cachent leur identité réelle en utilisant des pseudonymes. Justement, parce qu’ils sont anonymes, ils se sentent invulnérables

Vous évoquez notamment le cas du négationnisme. Ce courant antisémite occupe-t-il une place importante dans l’économie globale des « discours de haine » ?

Il n’est pas toujours simple d’évaluer et de hiérarchiser ce que l’on trouve sur Internet. Cela étant, je fais référence aux travaux de l’historien Laurent Duguet sur le sujet. Ce qui me parait évident et que j’analyse dans Cyberhaine, c’est que lorsque l’outil Internet se développe, les négationnistes du monde entier sentent l’opportunité qui s’offre à eux : être sur Internet, c’est être visible et anonyme à la fois, hors de portée de certaines juridictions. Des blogs agressifs et orduriers se sont alors développés pour diffuser de la propagande et différents agitateurs, comme Dieudonné, ont su prospérer sur ce terrain.

Deux chapitres importants de votre livre portent justement sur Dieudonné M’Bala M’Bala et Alain Soral. Quel rôle personnel ont-ils joué dans la montée de la haine en ligne ? Les condamnations menées à leur encontre ont-elles fini par porter leurs fruits ?

En effet, je rapporte dans cet essai, comment, peu à peu, Alain Soral ou Dieudonné ont évolué politiquement. Comment ils en sont arrivés là et comment ils ont ensuite pu utiliser la Toile à des fins de propagande. C’est un enchaînement que je détaille, afin de comprendre les outils qui ont été mis en place dans une stratégie de communication politique. Or, il est indéniable que l’un et l’autre ont su parfaitement utiliser toutes les facettes de l’Internet (vidéos, blogs…). Si Dieudonné s’adresse plutôt aux jeunes (pas seulement des « quartiers »), Soral vise ceux qui doutent de tout, haïssent le « système » et se nourrissent de thèses complotistes. Il y a quand même un dénominateur commun : l’antisémitisme. Quant aux condamnations, elles ont été nombreuses. Mais, Alain Soral s’est réfugié à Lausanne, en Suisse. Quant à Dieudonné, il vient de demander l’asile politique à… Erdogan.

Les responsables des médias sociaux ont-ils fini par prendre conscience de leur responsabilité ? Les mesures prises en termes de signalement, modération, bannissement, poursuites… vous semblent-elles suffisantes/efficaces ?

Depuis longtemps, les associations antiracistes (Licra, SOS racisme, UEJF, Mrap, J’accuse) tentent de dialoguer avec les plateformes. Mais, ce dialogue est difficile, parce qu’elles ne coopèrent pas toujours. Elles se raidissent, évitant de répondre à nos questions, recommandations. Si certaines plateformes ont modifié des dispositifs, comme Facebook, c’est bien parce que les associations se sont mobilisées, en faisant pression politiquement et médiatiquement. Elles savent également porter le fer. Un exemple ? Six associations de lutte contre les discriminations avaient assigné en mai 2020 Twitter, jugeant que le réseau social manquait de façon « ancienne et persistante » à ses obligations de modération. Puis, elles se sont engagées dans une médiation, mais en vain. Finalement, lors d’une audience en référé, en mai 2021, elles ont réclamé qu’un expert soit nommé afin de connaître quels sont les « moyens humains et matériels » consacrés par la société à la modération.

On a parfois l’impression de machines incontrôlables, échappant à la volonté même – si tant est qu’elle soit effective – de leurs dirigeants. Est-ce le cas ?

Les plateformes réagissent de la même manière. D’abord, elles veulent faire de l’argent, engranger le plus de bénéfices possibles, se développer partout dans le monde et croître le plus rapidement possible. Ensuite, les créateurs sont aussi des enfants de 68, quelque part, avec l’illusion du « il est interdit, d’interdire. » Cela étant, ils n’avaient pas dû imaginer, en créant les plateformes, qu’elles se développeraient autant. Ce sont maintenant des outils qui peuvent être utilisés/instrumentalisés à des fins politiques. Nous l’avons vu, lors des dernières élections présidentielles aux États-Unis. Finalement, elles ont quelquefois plus de pouvoir et d’argent que n’en ont certains états. Ce pouvoir peut orienter nos vies. Elles accaparent notre temps, elles se substituent à la réalité, elles classent, catégorisent, instrumentalisent… Il faut se poser des questions et arrêter d’être de simples utilisateurs qui « likent » et déposent de jolies photographies.

Quelle est la marge d’action des autorités françaises face à cette économie numérique qui semble, souvent, les dépasser ? La législation actuelle permet-elle de mener une répression efficace ?

Une proposition de loi a été promulguée le 24 juin 2020 par Laetitia Avia, visant à renforcer la contribution des opérateurs numériques à la lutte contre certains contenus manifestement haineux en ligne. Mais le Conseil constitutionnel en a censuré de nombreuses dispositions. C’est ainsi que les obligations pesant sur les réseaux sociaux de retirer en vingt-quatre heures les contenus haineux n’ont pas été jugées compatibles avec la liberté d’expression. Cependant, en janvier 2021, le gouvernement a déposé un amendement qui vise à lutter contre les contenus illicites sur les réseaux sociaux, dans le cadre de son projet de loi contre le séparatisme. Cet amendement vise à réguler la modération des contenus illicites.

Formulez-vous des propositions ?

En mars 2018, la Licra, SOS Racisme, l’UEJF, J’accuse et le Mrap ont proposé que sept mesures concrètes soient adoptées afin de lutter contre l’impunité des propos haineux sur internet avec le concours actif des hébergeurs. Les voici : imposer aux hébergeurs non établis sur le territoire français de désigner un représentant local assumant leurs responsabilités en matière d’antisémitisme, de racisme, de négationnisme ou de discriminations ; étendre le dispositif de signalement prévu par la Loi pour la Confiance dans l’Économie Numérique à tous les contenus à caractère antisémite, raciste, négationniste ou discriminatoire ainsi qu’aux moteurs de recherche ; assouplir le dispositif de signalement ; améliorer l’identification des auteurs ; renforcer le dispositif répressif existant ; étendre les possibilités d’intervention du juge pour ordonner la fermeture de comptes ou de profils véhiculant des discours de haine à caractère antisémite, raciste, négationniste ou discriminatoire ; étendre l’obligation de transparence des hébergeurs quant aux moyens mis en œuvre.

Ce livre est le fruit de 40 ans d’engagement de votre part dans la lutte contre la haine antisémite et raciste. On pourrait être tenté d’y voir un combat sans fin… Êtes-vous pessimiste ? Certaines initiatives, mobilisations ou mesures vous donnent-elles un peu d’espoir ?

Mon livre c’est en partie le combat de ma vie. Un combat contre les discriminations, le racisme, l’antisémitisme, contre l’indifférence, cet autre mal. Je n’accepterai jamais que nous nous taisions, que nous baissions la tête, ni devant les puissants de ce monde, ni devant l’injustice. Avec mes camarades que je salue ici, il m’importe de nous battre pour des valeurs, de rappeler l’humanité et la beauté de ce monde, de rappeler que ce que nous aimons est plus beau infiniment et doit être plus fort que ceux qui veulent le diviser, écraser les consciences, écraser le monde. Avec l’âge, je suis fatigué. Mais, en l’état, je crois toujours au pouvoir de dire non, de s’opposer « à », de lutter « pour », et de tenter de panser les plaies de ce monde.

Marc Knobel, Cyberhaine. Propagande et antisémitisme sur Internet, Hermann Éditeurs, « Questions sensibles », 238 p., 24 €

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