LEDDV.FR - Revue universaliste
Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Se connecter
  • S'enregistrer
  • Actualité
  • Analyse
  • Éducation
  • Culture
    • Lecture
  • Opinion
    • Tout
    • Chronique
    • Éditorial
    • Tribune
    Patrick Hendry/Unsplash

    Au bord de l’abîme

    IsaacFryxelius/unsplash

    La France ne doit pas être une base arrière du terrorisme

    Silence sur Kakhovka

    Yonathan Arfi

    Passions juives pour l’universalisme

    • Éditorial
  • Histoire
  • À propos
>> Je m'abonne au DDV !
LEDDV.FR - Revue universaliste
  • Actualité
  • Analyse
  • Éducation
  • Culture
    • Lecture
  • Opinion
    • Tout
    • Chronique
    • Éditorial
    • Tribune
    Patrick Hendry/Unsplash

    Au bord de l’abîme

    IsaacFryxelius/unsplash

    La France ne doit pas être une base arrière du terrorisme

    Silence sur Kakhovka

    Yonathan Arfi

    Passions juives pour l’universalisme

    • Éditorial
  • Histoire
  • À propos
>> Je m'abonne au DDV !
LEDDV.FR - Revue universaliste
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Accueil Culture

Les limites d’une performance décoloniale : la preuve par le public

La pièce de théâtre Carte noire nommée désir de Rébecca Chaillon a fait polémique au Festival d’Avignon et attiré sur ses interprètes des attaques racistes. Ces faits inacceptables et parfaitement condamnables n’interdisent pas le regard critique sur une pièce problématique à bien des égards.

Le DDV Par Le DDV
27 juillet 2023
dans Culture
Temps de lecture : 4 min
A A
0
(J. Brarymi/Pixabay)

(J. Brarymi/Pixabay)

Partager sur FacebookPartager sur Twitter

Matei R.

Le spectacle Carte noire nommée désir de Rébecca Chaillon, donné au gymnase du lycée Aubanel, dans le cadre du Festival d’Avignon, a été l’occasion d’un de ces déchaînements de haine que la fachosphère, active sur les réseaux sociaux, sait parfaitement orchestrer. C’est par le biais d’une photographie de bébés blancs embrochés que le scandale est venu, faisant pleuvoir les accusations de racisme anti-blancs. La réalité est toutefois plus complexe comme nous avons pu en juger lors de la représentation du 21 juillet.

Premier constat, les huit performeuses ont beaucoup de talent et une énergie incroyable ! À un rythme étourdissant, elles enchaînent numéros comiques et grinçants, pour dénoncer le racisme anti-noirs. Disons-le, un certain nombre de propos pourraient parfaitement être repris par la Licra ! Quel citoyen antiraciste saurait, en effet, se montrer insensible à la persistance, dans la société française, d’une réalité insupportable, illustrée ici – et de manière réussie – par la séquence des nounous noirs méprisées ou par la lecture, accablante, d’annonces matrimoniales relevant du racisme le plus primaire… ? Une dénonciation, donc, de bon aloi.

De ce point de vue, et sans réelle surprise, il apparaît que la plupart des accusations produites et relayées par la fachosphère, et notamment le pathétique « on est chez nous… » qui a pu résonner dans la salle, tombent à plat. Ils ne sauraient nous détourner d’un thème qui a toute sa place au sein du Festival, mais dont il faut toutefois pointer ici les traductions contreproductives.

Réinstaurer l’injustice au prétexte de la combattre

Car ce spectacle, en effet, est malheureusement – et quasi entièrement – dominé par l’idéologie décoloniale. On y ridiculise l’universalisme, on y prône l’intersectionnalité et le décolonialisme à chaque phrase, et on dénonce à de nombreuses reprises le « racisme systémique » ou « racisme d’État » censé régner en France. Pour n’en donner qu’une idée, avant même que le spectacle ne commence, nos « néo-antiracistes » donnent le ton : les spectateurs « non-racisés » s’asseyent sur les gradins et, de l’autre côté de la scène, en miroir, les femmes noires ou métisses (ou trans ou non binaires…) sont invitées à s’asseoir sur des canapés où on leur sert des boissons. Certes, nous sommes au théâtre et, certes encore, cela ne concerne que les femmes noires et non les hommes, et ces femmes noires ne sont pas maltraitées mais au contraire choyées. Mais le résultat est tout de même que sous prétexte de nous faire voir ces « invisibles » que seraient les femmes noires d’après les performeuses, on reconstitue ici, sous nos yeux, l’Amérique des années 50 : les noir(e)s d’un côté, les blancs de l’autre. C’est d’ailleurs le principal défaut de cette pièce : on y plaque la situation américaine – où la question « raciale » reste obsédante et omniprésente – sur la réalité française, si différente.

Un incident symptomatique

Nous aurions accepté tout cela jusqu’au bout, par curiosité et par respect pour cette sacrée bande de performeuses, et surtout parce que les antiracistes, même dévoyés, peuvent jusqu’à un certain point demeurer des interlocuteurs, si un incident détestable n’était venu illustrer, de façon symptomatique, les risques et limites de l’exercice. À un moment, des spectateurs furent invités à donner des objets (leur sac à main, etc.), dont on pouvait supposer qu’ils leur seraient rendus par la suite. Il s’agissait de dénoncer le « privilège blanc ». Un homme – hélas pour lui : blanc, blond, la cinquantaine… – refusa de s’exécuter. Les performeuses insistèrent et le harcelèrent : il devait donner son sac ou quitter la salle –  ce qui est tout à fait illégal bien sûr. S’en suivirent de véritables attaques de la part du public, essentiellement jeune et totalement acquis à Rébecca Chaillon et à ses acolytes : « Qu’il sorte ! Dehors ! Colonialiste ! ». La cancel culture comme si vous y étiez… La tension devint si insupportable qu’il nous vint l’idée de sortir, pour nous désolidariser de cette agression collective. Débordées, les actrices tardèrent à réagir face à un public devenu masse haineuse et décervelée…
Démonstration a ainsi été faite – et c’est sans doute la principale leçon de cette performance – de la violence qui peut naître d’une pensée réductrice et sectaire, érigée en projet d’émancipation.

Le spectacle sera donné à l’Odéon (Paris) du 28 novembre au 17 décembre 2023.

Étiquettes : AntiracismeAvignonDécolonialismeRacisme
Partager sur Facebook1Partager sur Twitter

À lire : Articles

OSWALD.TLR/VILLE DE MONS
Culture

Fernando Botero, un Colombien universel

15 septembre 2023
(Noah Holm/Unsplash)
Lecture

« Vers une société communautariste et confessionnelle », par Aline Girard

29 août 2023
ITS, 1958, Arolsen, International Tracing Service Filing Records, V-P-HIST-02743-11A (DR)
Lecture

Gaëlle Nohant : « Les archives, c’est une forme de résistance à l’effacement »

29 juillet 2023
Lecture

Fanon, l’universalisme et la trahison des décoloniaux

6 juin 2023
Jean Baubérot et Nathalie Heinich, Les déchirements de la laïcité, Mialet-Barrault Éditeurs, 2023. (Photo d’illustration : Mike Chai/Pexels)
Lecture

Laïcité : Heinich versus Baubérot

1 mai 2023
Gilles Kepel (Francesca Mantovani ©Editions Gallimard)
Lecture

L’épopée slave de Gilles Kepel

17 janvier 2023
Voir plus
Article suivant
ITS, 1958, Arolsen, International Tracing Service Filing Records, V-P-HIST-02743-11A (DR)

Gaëlle Nohant : « Les archives, c’est une forme de résistance à l’effacement »

(photo : Fundación de Antropología forense de Guatemala)

Génocide maya au Guatemala : un combat contre l’oubli

Les plus lus

  • Représentation d'une boussole sur un timbre soviétique, 1971 (Wikimedia commons)

    Gérard Miller, le Zemmour de la gauche radicale

    10 partages
    Partager sur Facebook 10 Partager sur Twitter 0
  • Enquête : les Français et l’interdiction de l’abaya

    48 partages
    Partager sur Facebook 48 Partager sur Twitter 0
  • L’antisémitisme, angle mort du wokisme

    13 partages
    Partager sur Facebook 13 Partager sur Twitter 0
  • Vincent Reynouard, autopsie d’un négationniste

    4 partages
    Partager sur Facebook 4 Partager sur Twitter 0
  • Michel Foucault, patient zéro de l’islamo-gauchisme

    407 partages
    Partager sur Facebook 407 Partager sur Twitter 0
  • Le « racisme institutionnel », « structurel » ou « systémique » : portée et limites d’un modèle critique

    1 partages
    Partager sur Facebook 1 Partager sur Twitter 0
  • Fernando Botero, un Colombien universel

    1 partages
    Partager sur Facebook 1 Partager sur Twitter 0
  • Houellebecq-Onfray : un néoracisme en embuscade

    53 partages
    Partager sur Facebook 53 Partager sur Twitter 0

À lire

Représentation d'une boussole sur un timbre soviétique, 1971 (Wikimedia commons)

Gérard Miller, le Zemmour de la gauche radicale

19 septembre 2023
OSWALD.TLR/VILLE DE MONS

Fernando Botero, un Colombien universel

15 septembre 2023
Ministère de l'Éducation nationale, France (iStock)

Enquête : les Français et l’interdiction de l’abaya

5 septembre 2023
LEDDV.FR – Revue universaliste

Le Droit de Vivre - Revue universaliste

« Rien de ce qui est humain ne m'est étranger » - Térence

» En savoir plus

Articles récents

  • Gérard Miller, le Zemmour de la gauche radicale
  • Fernando Botero, un Colombien universel
  • Enquête : les Français et l’interdiction de l’abaya

Catégories

  • Actualité
  • Analyse
  • Chronique
  • Culture
  • Éditorial
  • Éducation
  • Enquête
  • Entretien
  • Histoire
  • Lecture
  • Non classé
  • Opinion
  • Tribune
  • À propos
  • CGU
  • CGV
  • Cookies
  • Confidentialité
  • Mentions légales
  • Contact

© 2021 LeDDV.fr - Revue universaliste - Tous droits réservés.

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • » Je m’abonne au DDV !
  • Actualité
  • Analyse
  • Éducation
  • Culture
    • Lecture
  • Opinion
    • Éditorial
    • Tribune
  • Histoire
  • À propos
  • Se connecter
  • Créer
  • Panier

© 2021 LeDDV.fr - Revue universaliste - Tous droits réservés.

Bienvenue !

Se connecter

Mot de passe oublié ? Créer

Créer un compte

Renseignez le formulaire pour créer un compte

Tous les champs sont requis Se connecter

Récupérer mon mot de passe

Renseignez les champs pour récupérer votre mot de passe

Se connecter

Add New Playlist

Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?