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Après l’attentat, la leçon de Salman

Après l’horreur, les mots nous manquent pour analyser et nommer. Il y a l’islamisme, le fanatisme, l’obscurantisme… d’une part, et leurs cortèges de peurs, de menaces et de fantômes. Mais il y a aussi le nom de la victime, Salman Rushdie « lui-même », l’écrivain, celui qui, par le livre, donne sens à l’humanité, libérant l’homme de la barbarie.

Le DDV Par Le DDV
15 août 2022
dans Tribune
Temps de lecture : 4 min
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(PublicDomainPictures/Pixabay)

(PublicDomainPictures/Pixabay)

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Alain David, philosophe

Salman Rushdie survivra sans doute, espérons-le, à l’attentat dont il a été victime ; mais il gît aujourd’hui encore sur un lit d’hôpital, et il aurait, apprend-on, perdu un œil et l’usage d’un bras.

On reste sans voix devant ce qui est arrivé, désespéré devant la barbarie, la bêtise, l’inhumanité de tout cela. 

« Cela », pour quoi « les noms manquent » – « cela », que du reste on n’a pas très envie de nommer. Car ce n’est pas de l’agresseur, pauvre individu fanatisé, que l’on souhaiterait savoir parler, mais bien plutôt de Salman Rushdie lui-même, de ce qu’il représente, de tout ce qu’en ce moment de détresse il faudrait réussir à convoquer, à évoquer, avec ce que nous sommes capables de mobiliser de nos forces.

Salman Rushdie « lui-même » – cela veut dire sans le moindre doute Salman Rushdie l’écrivain,  là où il est entré en rapport avec nous, le public, le public de ses lecteurs (auxquels hélas je n’appartiens pas encore – mais je vais m’empresser : aujourd’hui c’est un devoir)  le public de ceux qui considèrent que dans les livres et par eux l’humanité s’avance vers elle-même et se libère de la barbarie.

Il était une fois…

Qu’est-ce en effet qu’un livre ? Des mots, ceux des langues, de leur lexique (y en a-t-il d’autres ?) mais qui portent en eux une affirmation miraculeuse : l’affirmation d’un sens libéré de l’asservissement à ce qui « est ». Un livre, c’est de la fiction, il commence par « il était une fois », et cette fois-là n’a jamais été. Un livre commence par exemple ainsi : « Le premier lundi du mois d’avril 1625, le bourg de Meung, où naquit l’auteur du Roman de la Rose… » (Alexandre Dumas, Les trois Mousquetaires) ou ainsi « C’était à Megara, faubourg de Carthage, dans le jardin d’Hamilcar… » (Salammbô de Gustave Flaubert ou encore ainsi « Un matin, au sortir d’un rêve agité Grégoire Samsa se réveilla transformé en une véritable vermine… » Franz Kafka, La Métamorphose).

Toutes ces situations convoquées, invoquées, ont l’air d’exister – plus ou moins – mais surtout, avant tout, portent là même où elles semblent affirmer avec le plus de force, un message, subliminal : « ça n’existe pas, nous n’existons pas. »  Et pourtant au bout de quelques lignes, si opère le miracle de la lecture, on est pris, ce qui « n’existe pas », la fiction, devient une dimension mystérieuse et essentielle, bordant et scandant, pour le temps de la lecture, le quotidien de la vie – et ce temps est infini, se prolonge au-delà de la dernière page comme la musique continue à chanter par-delà la dernière note.

Lisons pour combattre le racisme

Un livre opère ainsi comme une rencontre amoureuse : toi et moi, nous ne nous connaissions pas, allant au hasard chacun notre petit bonhomme de chemin.  Et survient le choc de la rencontre : un instant d’inattention, une bousculade dans la rue… Et le hasard qui a mis face à face deux inconnus, se convertit en nécessité, une nécessité, dit par exemple Proust, plus nécessaire que la nécessité de la loi scientifique. Un livre fait de même, convertissant le hasard en nécessité, mais alors une nécessité extraordinaire, qui sans concession va au bout d’elle-même en mettant en rapport avec ce qui n’est pas là, faisant découvrir au cœur du moi ce qui n’y était pas, qui n’était nulle part, comme tel un Autre.

Un Autre : on peut certes un peu partout proclamer les mérites de l’altérité. Il y a toujours ce moment de repli, où l’autre et moi retournons à un « nous » commun, ( « cédons sur le désir » disait profondément le psychanalyste Jacques Lacan) nous réclamons d’un même groupe, d’une appartenance « rassurante », et en opposition à d’autres, pratiquons, à des titres divers, ce qu’on appelle assez laidement le « vivre ensemble ». Les livres échappent à cela, car avec eux on ne triche pas, l’altérité y est radicale, renvoie à un dehors inconvertible en appartenance et en communauté. Lire, c’est s’empêcher de consentir à l’entre-soi des communautés et du racisme.

Souhaitons que Salman Rushdie s’en sorte. D’ores et déjà pourtant nous savons – nous le savons un petit peu mieux depuis quelques jours – que l’essentiel de son message a été diffusé, quoi qu’il en soit du fanatisme, depuis très longtemps, par lui et par d’autres.

Et pour nous qui voulons combattre le racisme, lisons. Il faut lire pour se délivrer de la tentation des appartenances qui partout menacent, il faut lire contre le racisme, il faut lire pour l’altérité. Et bien sûr il faut lire Salman Rushdie.

Étiquettes : altéritéRésistanceSalman Rushdie
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