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Laïcité : serrer les rangs et passer à l’offensive

La laïcité ne se réduit pas à la loi du 9 décembre 1905. La laïcité est un principe né il y a plusieurs siècles de la remise en question – à rebours de la tradition occidentale – du privilège exercé par un culte dominant. Ce combat pour la liberté de conscience reste plus que jamais à mener à l’heure où des mouvances religieuses imposent à la société leur logique de domination et ont déjà réintroduit dans les faits le délit de blasphème.

Le DDV Par Le DDV
9 décembre 2022
dans Tribune
Temps de lecture : 7 min
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Statue du chevalier de La barre, square Nadar, à Paris (Guilhem Vellut/Wikimedia Commons)

Statue du chevalier de La barre, square Nadar, à Paris (Guilhem Vellut/Wikimedia Commons)

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Philippe Foussier, journaliste
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La laïcité est si souvent l’objet de controverses depuis quelques décennies qu’elle finira peut-être par ne plus trouver de défenseurs ni de promoteurs. Ces controverses organisées par ses vrais ennemis et ses faux amis ont en effet eu pour conséquence d’en altérer profondément le sens. Les uns parce qu’ils sont nostalgiques d’un Ancien Régime organisé autour du Christ-Roi, certains parce qu’ils sont fascinés par le multiculturalisme anglo-saxon, l’interconvictionnel et le primat du groupe sur l’individu, d’autres encore parce que leur foi aveugle les conduit à vouloir imposer l’ordre divin non seulement à leurs coreligionnaires mais aussi à la société tout entière.

On ne comprend pas la laïcité si on néglige le fait qu’elle a toujours été un combat adossé à un rapport de force avec le camp clérical, soucieux de maintenir ou de rétablir ses privilèges, juridiques ou financiers.

Beaucoup d’erreurs de compréhension de la laïcité sont nées du fait qu’elle a souvent été réduite par ses faux amis à une seule notion juridique, qui serait de surcroit circonscrite à la loi du 9 décembre 1905. Elle serait née, ajoutent-ils, d’un compromis entre les deux camps, ses partisans et ses adversaires. Rien n’est plus faux. La loi de 1905 a été arrachée au « parti clérical », pour reprendre l’expression de Victor Hugo, après des années d’affrontements symboliques ou réels. Quelques faits pour en témoigner : la rupture des relations entre la France et le Vatican intervient dans le contexte de préparation de la loi, laquelle entraîne la fermeture de centaines de congrégations et, dans la foulée de sa promulgation, le pape de l’époque excommunie les parlementaires catholiques s’étant prononcés en sa faveur.

Une tradition des opprimés

Ce bref rappel d’une séquence du début du siècle dernier simplement pour ne pas oublier la dimension historique et politique qui accompagne les conquêtes laïques. Une laïcité qu’en France on ne peut pas comprendre sérieusement si on ne remonte pas au moins au XVIe siècle et aux guerres de religion qui ont émaillé ce siècle. Et les XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles auront eux aussi apporté leur lot de contributions à la construction de la laïcité en France, de l’édit de Nantes aux lois sur l’école publique, laïque, gratuite et obligatoire de 1881-82 en passant par la première séparation de l’Église et de l’État en 1795… Bref, on ne comprend pas la laïcité si on néglige le fait qu’elle a toujours été un combat adossé à un rapport de force avec le camp clérical, soucieux de maintenir ou de rétablir ses privilèges, juridiques ou financiers. Ne pas oublier non plus en effet que depuis plus de deux siècles, la volonté de séparer le temporel du spirituel s’est toujours accompagnée de l’idée que la puissance publique devait cesser de financer les cultes.

La laïcité n’est pas réductible à la séparation des Églises et de l’État et à la neutralité des agents de ce dernier. Elle est avant tout le régime qui permet la liberté absolue de conscience, et non, comme cela est répété de manière lassante, la liberté religieuse.

Depuis le XVIe siècle, la remise en question du privilège exercé par le culte dominant, en France, a bâti une tradition des opprimés, fidèles de cultes minoritaires ou bien non-croyants. Elle s’est faite à rebours de la tradition occidentale qui, dans la quasi-totalité des pays européens maintient, souvent à travers un concordat, les privilèges d’une Église, plus rarement de plusieurs, dans ses rapports avec le pouvoir temporel. Dans divers ouvrages, le philosophe Henri Peña-Ruiz a fort bien démontré ce phénomène.

Égalité des droits et émancipation

La laïcité n’est pas non plus réductible à la séparation des Églises et de l’État et à la neutralité des agents de ce dernier. Elle est avant tout le régime qui permet la liberté absolue de conscience, et non, comme cela est répété de manière lassante, la liberté religieuse. Il existe heureusement de nombreuses manières de s’élever spirituellement sans nécessairement recourir à la convocation d’une vérité révélée. La laïcité assure aussi l’égalité des droits entre croyants et non-croyants, ce qui n’est pas le cas dans la plupart des pays du monde dans lesquels les croyants sont privilégiés, juridiquement et/ou fiscalement. Ces préalables additionnés, la laïcité permet, voire incite à l’émancipation, dégageant l’espace public et les normes sociales d’injonctions cléricales dans la manière de se comporter ou de se vêtir et ainsi encourageant la construction d’une société composée de citoyens mettant d’abord en avant ce qui les rassemble plutôt que ce qui les distingue, exaltant l’intérêt général plutôt que les intérêts particuliers, relégués en seconde position.

Comme l’a très bien développé Caroline Fourest dans ses ouvrages, la laïcité est un bouclier. Elle protège. Ses vrais ennemis et ses faux amis la décrivent au contraire comme un glaive qui limiterait la conscience individuelle ou entraverait l’aspiration à la transcendance. Cette imposture doit être dénoncée pour ce qu’elle est, car la laïcité garantit bien au contraire la coexistence harmonieuse entre citoyens aux convictions disparates, protégeant bien sûr les fidèles de cultes minoritaires de la tentation souvent tangible du culte dominant de faire prévaloir ses propres normes mais aussi ceux qui ne se réfèrent à aucune vérité révélée. Elle assure tout autant la protection à ceux des fidèles qui aspirent à ne pas se laisser enfermer sans répit dans les normes religieuses, se ménageant des espaces et des temps durant lesquels la respiration laïque, selon les termes de Catherine Kintzler, peut s’exercer.

Rompre l’attitude munichoise actuelle

Dans une société caractérisée, comme elle l’est aujourd’hui, par un retour fracassant des questions religieuses dans le débat et l’espace public, la laïcité contient la tentation d’une confusion croissante entre le spirituel et le temporel. Plus un domaine de la vie sociale n’échappe aux débats imposés par des courants religieux tendant à s’ériger en forces politiques : voie publique, espaces scolaires et universitaires, transports publics, structures de santé publique, espaces sportifs et de loisirs, commerce, entreprises…  La laïcité demeure – pour combien de temps ? – l’outil protecteur qui peut endiguer cette propension à l’extension sans fin des revendications religieuses dans tous les aspects de la vie en commun.

Nous sommes de fait revenus à une société antérieure à celle de 1791. Les dessinateurs de Charlie Hebdo terrés dans leur bunker et Samuel Paty sont les chevaliers de La Barre d’aujourd’hui.

La restriction de la liberté d’expression en est une illustration presque chimiquement pure. Même s’il n’existe plus en France, le retour de fait du délit de « blasphème » conduit certains de nos concitoyens à la mort, des dessinateurs de Charlie Hebdo à l’enseignant Samuel Paty, en raison d’une irrévérence à l’égard d’une idéologie religieuse. Après les emblématiques affaires du chevalier de La Barre, Calas ou Sirven, intervenues dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le Code pénal fut expurgé de la notion de délit de blasphème en 1791. Il fut rétabli à nouveau sous la Restauration puis définitivement chassé de notre droit positif à la faveur de la loi sur la liberté de la presse de 1881. Mais le droit n’est pas tout. En l’espèce il n’est même presque rien. Ce n’est pas le droit qui protège les dessinateurs survivants de Charlie Hebdo, ce sont des dispositifs de sécurité et des forces de l’ordre qui assurent leur protection permanente au regard des menaces elles aussi permanentes dont ils sont l’objet. Menaces de mort, s’entend.

Ce qui nous incite à un immense pessimisme réside surtout dans le fait que la société française et même ses grandes « consciences » semble s’être accoutumée à cet état de fait. Elle semble résignée, passive, laissant d’ailleurs les tenants d’un retour à l’ordre qui prévalait au XVIIIe siècle imposer d’abord insidieusement et désormais clairement leur agenda dans notre propre pays. Face à cette réalité, matérialisée depuis les attentats de 2015, face à la prolifération des menaces pesant sur les enseignants comme sur les journalistes, la société française doit être décrite pour ce qu’elle est, avec lucidité : massivement munichoise. Rappelons ce discours de Léon Gambetta le 8 juillet 1875 : « Le fanatisme, l’ignorantisme, l’obscurantisme se déchaînent violemment contre nous ! (…) Serrons les rangs, formons ce faisceau qui sera la barrière infranchissable par laquelle nous serons abrités pour rétablir l’ordre et l’idéal du progrès humain ».

Nous sommes de fait revenus à une société antérieure à celle de 1791. Les dessinateurs de Charlie Hebdo terrés dans leur bunker et Samuel Paty sont les chevaliers de La Barre d’aujourd’hui. Nos vaillants prédécesseurs ont mené le combat laïque dans des conditions parfois plus difficiles. Aurons-nous la force et la détermination de nous montrer à leur hauteur, après nous être collectivement illustrés dans une posture défensive ? De ce choix dépendra le type de société que nous préparons et laisserons à nos enfants.

LIRE AUSSI > Laïcité : un savoir à reconstruire

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Étiquettes : LaïcitéLiberté d'expressionLiberté de conscienceLoi 1905
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