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    Antifascisme dévoyé : l’instrumentalisation de la mémoire à des fins partisanes

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La résistible ascension d’Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU

24 octobre 1945, signature à San Francisco de la Charte de l’ONU : c’était, au jour près, il y a 79 ans. Et au jour près, jeudi dernier, une image insoutenable, le Secrétaire général de l’ONU à la réunion des BRICS à Kazan, serrant avec effusion la main de Poutine. Une ignoble façon de célébrer l’anniversaire de la grande espérance surgie au sortir de la Seconde Guerre mondiale, cette même espérance incarnée à nouveau en 1948 par la signature de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.

Le DDV Par Le DDV
27 octobre 2024
dans Analyse
Temps de lecture : 6 min
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Alain David, philosophe

Voici donc que celui qui est à l’origine d’innombrables exactions de notre temps, de la violation du Droit international, qui de la Syrie à l’Ukraine, de l’Ukraine au continent africain cautionne et permet l’extension d’une barbarie renforcée encore par tous les moyens de la technologie, est salué, honoré, reconnu dans sa légitimité par Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, en d’autres termes le plus haut responsable de l’instance qui est censée incarner l’espérance du XXe siècle. Malaise dans la civilisation : Freud se demandait en 1930 comment guérir une maladie lorsque la santé elle-même est malade. À qui, à quoi confier nos espérances si l’ONU c’est cela ?

Le concept de l’ONU pourrait au fond se résumer dans cette observation de Blaise Pascal : « Ne pouvant faire que ce qui est juste soit fort on a fait que ce qui est fort soit juste. » Autrement dit, la justice, parce qu’elle n’a pas pour elle la force lui permettant de s’imposer, doit composer. Composer, cela pourrait vouloir dire – ce qui serait une interprétation extrémiste mais possible de la formule de Pascal – que la force la plus brutale se donnerait l’alibi du droit et de la justice. Une version moins pessimiste serait celle de la transaction allant du cynisme à l’idéalisme, le cynisme se payant à moindre prix une bonne conscience en transigeant sur certains points, ou à l’inverse l’idéalisme réussissant à convaincre qu’un réalisme bien compris n’exclurait pas la morale des droits de l’homme. L’ONU pourrait alors trouver sa voie dans cet entre-deux, ainsi que le rappelait de Gaulle dans une conférence de presse de février 1965 : que l’ONU respecte sa charte, sans déborder de ses limites. De Gaulle protestait alors contre le rôle que s’était attribuée l’ONU au début des années 1950, un rôle d’intervention pour imposer par la force des décisions, le moment le plus emblématique ayant sans doute été celui de la crise du Congo où 20 000 casques bleus furent déployés, et où le Secrétaire général Dag Hammarskjöld fut assassiné.

Vagues et vacillements

Par-delà ce moment extrême, l’ONU retrouva un rôle plus proche des souhaits de de Gaulle1De Gaulle fit par exemple à plusieurs reprises un éloge appuyé du nouveau Secrétaire général U Thant., dans la mesure où il permettait d’accréditer l’émergence, entre Américains et Soviétiques, d’une zone de « non alignés ». L’effondrement de l’Union soviétique, la crise du Rwanda, la guerre en Yougoslavie firent vaciller ce semblant d’équilibre où l’on s’obstinait à appeler « juste » ce qui n’était le plus souvent que l’expression de « la raison du plus fort ». En l’occurrence deux génocides révélèrent non seulement l’impuissance d’un dispositif incapable de faire respecter le droit, mais plus gravement prirent à rebours les principes qui étaient censés l’inspirer.

Serait-ce que l’on a ici eu affaire à des dérapages ponctuels, aux fautes de personnalités inférieures à la mission qu’ils avaient acceptée, incapables de prendre la mesure du tragique de l’histoire ? On peut toujours le penser et excuser, sinon pardonner, les fautes individuelles.
Mais ne faut-il pas essayer aussi de prendre de la hauteur et de rappeler l’histoire ? La Société des Nations (SDN) naquit d’une vieille idée du XVIIIe siècle sur la paix perpétuelle2Voir le petit essai d’Emmanuel Kant Vers la paix perpétuelle, paru en 1795., de l’effroi de la boucherie de la Première Guerre mondiale, du désir, comme avait voulu le proclamer en 1928 le pacte Briand-Kellogg, de mettre la guerre hors-la-loi.
L’ONU au contraire est consécutive à la Seconde Guerre mondiale et est inséparable de ce que cette dernière a mis en évidence, le crime contre l’humanité et le génocide. Aussi comment ne pas se dire que les graves crises que rencontre l’ONU sont des moments où le concept politique croise le crime contre l’humanité et le génocide, et se trouve face à eux hors d’état de prolonger la ligne pointillée où l’insoutenable prétend persister à tenir ensemble le juste et le fort3On songe aussi à l’affaire Waldheim, la présence comme secrétaire général de 1972 à 1981 d’un homme engagé dans la tourmente du nazisme, ayant notamment séjourné de 1942 à 1944 à proximité de Jasenovac, le pire camp de la mort des Oustachis. ?

Comment ne pas se dire que les graves crises que rencontre l’ONU sont des moments où le concept politique croise le crime contre l’humanité et le génocide, et se trouve face à eux hors d’état de prolonger la ligne pointillée où l’insoutenable prétend persister à tenir ensemble le juste et le fort ?

En un sens, ces personnalités de secrétaires généraux de l’ONU se ressemblent : issues de pays qui n’occupent pas une place centrale sur la scène internationale : Suède, Égypte, Corée du Sud, Ghana, Autriche, Portugal… on peut peut-être les considérer comme des hommes d’une envergure moyenne à qui est confiée la tâche de tenir en équilibre la maison mondiale sans faire de vagues. Mais les vagues surgissent à partir de l’histoire dans ce que celle-ci a d’imprévisible et d’absolument tragique. N’est-ce pas justement cela qui arrive à nouveau aujourd’hui, autour de la faible personnalité de Guterres, avec l’Ukraine, avec le 7-octobre ? Avec l’Ukraine où le Secrétaire général détourne le regard, ignore les innombrables violations de la Charte dont il a la garde, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité perpétrés par le président de la Russie à qui, donc, il vient obséquieusement faire allégeance ?

Désorientation et insuffisances

Il y a cependant plus grave : on n’est pas, en l’occurrence, simplement dans le cas d’un secrétaire général qui ne verrait pas ce qui se passe et ce qu’il conviendrait de faire, comme ce fut le cas en 1994 lorsque Boutros Boutros-Ghali ordonna le retrait de la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (Minuar), lorsque Kofi Annan, prix Nobel de la paix en 2001 et en charge du maintien de la paix au moment du génocide et un an plus tard au moment de Srebrenica, confronté à l’événement, se montra, de son propre aveu, dramatiquement inférieur à sa mission, trahissant ceux qui lui avaient confié leur vie. Il y a effectivement plus grave, l’invocation du nazisme, dont Poutine investit le « Juif Zelensky » ainsi que les Ukrainiens qui l’ont élu4Ou encore, cet incroyable climat de Seconde Guerre mondiale qui fait que d’atroces milices russes, véritables chiens de guerre, se revendiquent du nom de « Wagner » puis d’ « Africa corps ». ; plus grave avec la dimension de pogrom, le 7-Octobre, et de surcroît le poids du ressentiment renvoyé dès le lendemain5Lire Eva Illouz, Le 8-octobre. Généalogie d’une haine vertueuse, Paris, Gallimard, 2024. à Israël, immédiatement investi de cette culpabilité ontologique associée à la Shoah (mais retournée de façon perverse, Israël, les juifs, occupant la place maudite et impossible du nazisme) quelque chose se dévoile ici qui ne se ramène pas à l’évaluation politique des rapports de force, à l’évaluation pascalienne de la dialectique du juste et du fort.

L’ONU, née de l’impossible rapport à la Seconde Guerre mondiale, rapport que les peuples de la Terre vivent sans l’assumer dans la dénégation, laisse soupçonner des enjeux plus graves que ce qui se présente comme seulement politique : « La sarabande des cultures innombrables, écrit Levinas, crée un monde certes désoccidentalisé, mais par là-même un monde désorienté. » Au registre de cette orientation perdue, ne faudrait-il donc pas ajouter le ressentiment qui s’exprime à travers un antisémitisme se déployant à l’échelle mondiale, indépendamment de la réalité du « fait juif », un antisémitisme sans juifs et sans antisémites, contrepartie de ce judaïsme « de personne et de tous » ? Est-ce cette question qui est à déchiffrer dans le filigrane de ce que l’ONU, dans la difficulté désespérée d’une histoire médiocre et dans la désolante insuffisance de l’homme qui jeudi dernier la représentait à Kazan, donne à voir ? Quand bien même : je voudrais poser que c’est cette question de la prise en compte de l’antisémitisme qui, indéfiniment, nous rapproche de notre humanité.

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