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Du « colonialisme de peuplement » au « génocide ». Sur les obsessions antisionistes de Francesca Albanese

Le Centre arabe de recherches et d’études politiques (Carep) et la Chaire d’histoire contemporaine du monde arabe du Collège de France co-organisaient, les 13 et 14 novembre 2025, un colloque intitulé « La Palestine et l’Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines ». L’affiche très militante de l’événement a conduit l’administrateur du Collège de France à prendre la décision de l’annuler en ces lieux. C’est dans les locaux du Carep, à Paris, que se sont tenus les débats. C’est là que Francesca Albanese, rapporteure spéciale de l’ONU sur les territoires palestiniens occupés déroula, au terme de ces deux journées, une argumentation anti-israélienne dont il faut spécifier les contours et la filiation idéologique.

Le DDV Par Le DDV
17 novembre 2025
dans Analyse
Temps de lecture : 13 min
A A
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Francesca Albanese lors d'une réunion de l'organisation EuroPalestine à Paris, le 15 novembre 2025 (© Umit Donmez / Anadolu via AFP)

Francesca Albanese lors d'une réunion de l'organisation EuroPalestine à Paris, le 15 novembre 2025 (© Umit Donmez / Anadolu via AFP)

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Daniel Szeftel, auteur (Revue K, Le Droit de Vivre)

Omniprésente dans le débat public depuis le début de la guerre à Gaza, l’italienne Francesca Albanese a été nommée en 2022 rapporteure spéciale de l’ONU sur les territoires palestiniens occupés. Dans cette fonction qui lui confère des pouvoirs d’enquête et d’interpellation de l’opinion publique internationale, Albanese diffuse depuis lors une vision singulière du conflit israélo-palestinien. Il n’est pas question de règlement diplomatique d’une guerre mais d’un affrontement plus fondamental : « Permettez-moi d’aider la France à définir « tous les défis » à une paix durable entre Palestiniens et Israéliens : mettre fin au génocide à Gaza, au déplacement forcé des Palestiniens et au régime d’apartheid d’Israël1Voir le tweet du 18 juillet 2024.. »
Pour Albanese, cette vision d’Israël comme État à la fois raciste, coupable d’apartheid, de nettoyage ethnique et même de génocide n’est pas le fruit d’une évolution, elle est inhérente à l’existence même d’Israël en lieu et place d’une Palestine indigène : « Israël est depuis toujours un État d’apartheid envers les Palestiniens. Ce n’est PAS [sic] une opinion personnelle, elle est entièrement documentée et analysée à la lumière du droit international. La vérité est qu’Israël a toujours été en guerre avec les Palestiniens : l’indigénéité de ces derniers est un rappel douloureux du péché originel d’Israël2Voir le tweet du 25 juin 2024.. »

L’Occident contre les colonisés

Ce discours empreint de religieux (« le péché originel »), qui pointe vers la figure décisive de l’ « indigène », s’inscrit dans un cadre idéologique bien particulier : celui de la dénonciation du « colonialisme de peuplement ». Pour Albanese, « l’histoire montre que le colonialisme de peuplement est intrinsèquement en guerre contre les peuples indigènes »3Voir le tweet du 6 juillet 2024.. La rapporteure spéciale de l’ONU ajoute : « L’existence des peuples indigènes et leurs liens avec la terre menacent le pouvoir colonial, déclenchant des cycles de répression et de résistance. La violence étant intrinsèque au colonialisme de peuplement, pour y mettre fin, il faut mettre fin aux pratiques coloniales de peuplement4Voir le tweet du 6 juillet 2024.. »
Il s’agirait donc d’un colonialisme d’un genre nouveau qui vise à l’élimination du peuple colonisé et mène donc, nécessairement, au génocide : « En Palestine, le déplacement et l’éradication de la présence arabe autochtone ont été une composante inévitable de la formation d’Israël en tant qu’ »État juif » ». Ce colonialisme génocidaire ne concerne pas simplement Israël mais l’ensemble de l’Occident contre les colonisés : « il y a une continuité de la civilisation occidentale et d’Israël : cela se voit aussi dans le langage utilisé par les Israéliens eux-mêmes, qui disent « Nous nous battons pour les valeurs occidentales, pour vous protéger des barbares non civilisés ». Un langage qui fait écho à celui utilisé à l’époque de la Seconde Guerre mondiale à l’égard de « l’autre »5 « Francesca Albanese a TP I: « In Italia si fa disinformazione su Gaza. Rai e La7 non mi vogliono perché accuso Israele di genocidio » », Associazione di Amicizia Italo-Palestinese Onlus, 30 juin 2024. » Outre l’assimilation des Israéliens aux nazis (« Gaza : Dans le camp de concentration le plus grand et le plus honteux du 21e siècle »6Voir le tweet du 10 août 2024. ; ou encore approbation d’un montage comparant le Premier Ministre israélien et Adolf Hitler), la reprise par Albanese de ce cadre de pensée binaire où Israël est le bras armé d’un affrontement génocidaire entre Occident et colonisés est renforcé par son antisémitisme complotiste qui voit la main occulte des « sionistes » derrière l’action de l’Occident : « Il existe un puissant lobby pro-israélien. Derrière, il y a des intérêts financiers et des intérêts liés à la volonté de conserver le pouvoir. Aujourd’hui, dans le monde occidental, une partie de la population proteste contre ce qui se passe à Gaza, mais le pouvoir reste retranché autour d’Israël7Francesca Albanese a TP I: « In Italia si fa disinformazione su Gaza. Rai e La7 non mi vogliono perché accuso Israele di genocidio », Associazione di Amicizia Italo-Palestinese Onlus, 30 juin 2024.. »

Dès lors, l’évocation par Albanese d’une « paix durable » entre Israéliens et Palestiniens est une concession de façade puisqu’il s’agit de mettre fin à l’existence même d’Israël. De même, son invocation du « droit international » est de pure forme puisque dans cet affrontement « génocidaire » entre Occident et colonisés, il ne reste rien de commun entre les deux mondes : Albanese revendique d’ailleurs son appartenance à « un mouvement presque inconnu en Italie appelé TWAIL (Third world approaches to international law) qui remet en question le droit international »8 « Francesca Albanese a TP I: « In Italia si fa disinformazione su Gaza. Rai e La7 non mi vogliono perché accuso Israele di genocidio » », Associazione di Amicizia Italo-Palestinese Onlus, 30 juin 2024..

L’évocation par Albanese d’une « paix durable » entre Israéliens et Palestiniens est une concession de façade puisqu’il s’agit de mettre fin à l’existence même d’Israël.

Le discours très structuré d’Albanese dépasse la personne de la rapporteure spéciale de l’ONU pour les Territoires Palestiniens. Il est très présent dans la sphère académique, les milieux militants décoloniaux et post-coloniaux ainsi que chez certaines organisations internationales. Il se passe si bien de références juridiques au droit international, du cadre diplomatique standard de résolution des conflits de l’ONU et même de la simple logique qui voudrait qu’une seule des incriminations contre Israël suffise, sans qu’il y ait besoin d’aligner les accusations de racisme, d’apartheid, de nettoyage ethnique et de génocide, qu’il apparait frappé au coin de l’idéologie.

Réécritures, dénis et « oublis »

L’histoire de l’accusation de génocide contre Israël et de la nazification du sionisme peut permettre de reconstituer la genèse de cette idéologie. L’accusation naît dans l’orbite du nationalisme arabe des années 1930-1940, fortement influencé par le fascisme et le nazisme. Elle est particulièrement forgée par deux intellectuels arabes chrétiens : Constantin Zureiq (qui fut le premier à utiliser le terme de « Nakba ») et Fayez Sayegh. Leur nationalisme, imprégné d’essentialisme racial et d’antisémitisme chrétien, les amène à collaborer intellectuellement et parfois pratiquement avec l’Allemagne nazie, notamment dans ses efforts pour détruire le Foyer Juif en Palestine9Daniel Szeftel, « Une histoire de l’accusation de génocide contre Israël. Partie I : De Berlin à Beyrouth », Revue K, 19 novembre 2024..

Après 1945, ces penseurs révisent leur vocabulaire afin de convaincre les opinions occidentales, sans renoncer au fond idéologique. Ils abandonnent les références positives au nazisme, tendent à nier la collaboration du nationalisme arabe avec l’Allemagne hitlérienne mais conservent le complotisme antijuif en opérant une inversion accusatoire : désormais, ce sont les Juifs et les sionistes qui sont assimilés à des nazis, à des racistes et à des colonisateurs, tandis que les Arabes de Palestine sont présentés comme peuple indigène pur et premier, façon de conserver sous un nouveau jour le suprématisme racial initial10Daniel Szeftel, « Une histoire de l’accusation de génocide contre Israël. Partie II : De Beyrouth à Columbia », Revue K, 27 novembre 2024..

Intervenant dans un récent colloque organisé par le Centre arabe de recherches et d’études politiques (Carep) et la Chaire d’histoire contemporaine du monde arabe du Collège de France, le 14 novembre 202511Les captations vidéos de ces deux journées sont accessibles à partir des liens suivants : journée du 13 novembre, journée du 14 novembre. Les propos de Francesca reportés dans cet article sont tenus lors de la dernière session (voir programme)., Francesca Albanese s’inscrit directement dans cette filiation idéologique consistant à effacer de la période philo-nazie du nationalisme arabe et dans le déni de son antisémitisme à caractère génocidaire. Évoquant la Grande Révolte arabe de 1936, elle affirme ainsi qu’elle « était dirigée contre les Anglais » et la qualifie de réelle « Première Intifada » initiant la résistance palestinienne à l’occupant.

Albanese « oublie » de dire que la Grande Révolte a donné lieu, avant même de s’en prendre aux Anglais, à de véritables pogroms contre les juifs du Yishouv12Ensemble des juifs présents en Palestine avant la création de l’État d’Israël. , faisant plus de 500 morts13Tom Bowden, « The Politics of the Arab Rebellion in Palestine 1936-39 ». Middle Eastern Studies, vol. 11, n°2, 1975, pp. 147–74.. Elle « oublie » de rappeler que cette révolte fut financièrement soutenue par l’Italie fasciste14Nir Arielli, « Italian Involvement in the Arab Revolt in Palestine, 1936–1939 ». British Journal of Middle Eastern Studies, 35(2), 2008, pp. 187-204.. Elle « oublie » également de rappeler que le principal dirigeant de la révolte, Amine Al Husseini, mufti de Jérusalem et chef du Haut Comité Arabe, lance au milieu de la révolte, à l’été 1937, un appel au monde islamique. Il y salue la politique antijuive des nazis en affirmant que « les Arabes sont particulièrement bien placés pour comprendre qu’en Allemagne également, des mesures énergiques aient été prises contre les Juifs et qu’ils aient été chassés comme des chiens galeux15Joseph S. Spoerl, « Palestinians, Arabs, and the Holocaust ». Jewish Political Studies Review, 26 (1/2), 2014, pp. 14-47.. » Il y appelle aussi à l’élimination pure et simple des Juifs de Palestine : « les versets du Coran et les hadiths vous prouvent que les Juifs ont été les ennemis les plus acharnés de l’islam […] Ne vous reposez pas tant que votre terre ne sera pas libérée des Juifs16Joseph S. Spoerl, « Palestinians, Arabs, and the Holocaust ». Jewish Political Studies Review, 26 (1/2), 2014, pp. 14-47.. »
Dans les années 1960, Sayegh pousse jusqu’au bout l’idéologie du colonialisme de peuplement dans Zionist Colonialism in Palestine : il y qualifie Israël d’ « État colonial de peuplement », parlant de « bantoustans », d’ « élimination » des Arabes et de « solution finale » appliquée aux Palestiniens, sans en apporter la démonstration factuelle17Fayez A. Sayegh, « Zionist colonialism in Palestine » (Vol. 1). Beirut: Research Center, Palestine Liberation Organization, 1965.. Ses thèses inspirent la résolution 3379 de l’ONU assimilant sionisme et racisme, irriguent la gauche tiers-mondiste, certains mouvements noirs américains, puis les settler colonial studies – notamment l’historien Patrick Wolfe.

Francesca Albanese s’inscrit directement dans cette filiation idéologique consistant à effacer de la période philo-nazie du nationalisme arabe et dans le déni de son antisémitisme à caractère génocidaire.

Dans sa conférence au Carep, le 14 novembre 2025, Francesca Albanese reprend cette accumulation accusatoire de Sayegh : racisme, nettoyage ethnique, apartheid, génocide. Pour elle, « Gaza doit être ouverte parce que Gaza ne peut pas continuer à être le ghetto où Israël poursuit sa campagne d’extermination, avec des moyens génocidaires, sous couvert de « reconstruction », tout en avançant son nettoyage ethnique ».

L’Europe criminelle révélée

Le critique littéraire Adam Kirsch a récemment montré comment cette vision s’est progressivement étendue à d’importants segments de l’université et de la gauche, notamment aux États-Unis18Adam Kirsch, On settler colonialism: Ideology, violence, and justice, WW Norton & Compan, 2024.. Vulgarisées par Patrick Wolfe, les thèses de Sayegh font d’États comme les États-Unis, le Canada, l’Australie – sans oublier Israël qui garde un rôle décisif – non plus des sociétés historiques complexes, mais l’incarnation permanente d’un crime fondateur. Ainsi que l’écrit Wolfe « l’invasion est une structure, pas un évènement »19Patrick Wolfe, « Settler Colonialism and the Elimination of the Native ». Journal of genocide research, 8(4), 2006, pp. 387-409.. L’identité de colonisateur devient héréditaire. Kirsch montre comment ce langage tend à sacraliser les victimes et à diaboliser les descendants des colons, transformant une théorie en quasi-religion, centrée sur une faute originelle inextinguible.
Pour Kirsch, le succès de cette idéologie au niveau mondial tient à sa forte similarité avec la théologie puritaine du péché originel et l’obsession militante, bien présente chez Albanese, pour le « crime originel » de la colonisation de peuplement. Dans les deux cas, on hérite d’une culpabilité antérieure à tout acte personnel. Mais, souligne-t-il, les puritains pouvaient espérer la grâce divine, alors que l’idéologie du « settler colonialism » n’offre aucun salut : la confession et le repentir ne débouchent sur aucune rédemption, seulement sur l’exigence infinie de réparation et de destruction des sociétés jugées illégitimes, Israël évidemment mais plus largement les sociétés occidentales éternellement coupables de colonialisme.

Dans sa conférence au Carep, Albanese s’inscrit dans ce cadre explicatif précisant que la question de Palestine ne « transforme pas l’Europe, cela [la] révèle », à savoir son « ethos colonial et racial, imprégné de [son] passé et enraciné dans [son] présent colonial ». Plus curieusement elle mêle son complotisme antijuif et cette conception transcendantale du colonialisme pour décrire des progrès du « Grand Israël » qui ne tiennent même plus à une logique irrédentiste mais à une volonté de conquête illimitée : « Mais en réalité, le projet du Grand Israël, ce n’est pas seulement l’élargissement des frontières territoriales. C’est un projet de domination, par d’autres moyens que la présence de soldats sur place : le contrôle économique, le contrôle politique, le contrôle à travers les moyens de communication et les armes de ce siècle, qui ont été perfectionnés sur la peau des Palestiniens. Et ce projet est déjà en train de s’épanouir. Il est déjà là. Regardez l’Irak, la Syrie, la Libye, le Liban… et il ne reste plus grand-chose. Et c’est notre voisinage. »

Éradiquer Israël

Moins brut et outré que cette récente intervention au Carep, le rapport de Francesca Albanese de mars 2024, rédigé pour la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU seulement cinq mois après le début de l’offensive sur Gaza est une étape importante de la diffusion de son discours. intitulé « Anatomie d’un génocide », peut être considéré comme le moment où l’idéologie du colonialisme de peuplement est devenue mainstream, de la même façon qu’elle avait connu une grande vague de popularité lors de la résolution onusienne de 1975 assimilant le sionisme au racisme. Ce rapport a en effet connu une couverture médiatique importante et a réactivé à grande échelle l’accusation de « génocide » contre Israël sporadiquement présente depuis 1948. Tout y est : la caractérisation d’Israël et du sionisme comme relevant d’une situation de « colonialisme de peuplement » une vingtaine de fois ; la laïcisation de la théorie du « péché originel » avec la mention du livre de l’historien Rashid Khaldi « Cent Ans de guerre en Palestine », faisant remonter les débuts de la guerre israélo-palestinienne à la déclaration Balfour de 1917, bien antérieure à la création de l’État ; la définition du sionisme et d’Israël comme intrinsèquement racistes, coupables depuis longtemps de nettoyage ethnique et d’apartheid, étapes inéluctables vers le génocide ; la désignation du peuple palestinien comme un peuple natif ou indigène subissant la colonisation de peuplement.
Tout ceci doit mener à la conclusion que le génocide n’a plus besoin d’être prouvé, il est dans la logique même d’Israël : « Le génocide perpétré par Israël à l’encontre des Palestiniens à Gaza constitue un stade d’escalade dans un long processus colonial de peuplement visant à leur effacement. » Bien sûr, Albanese, pour la bonne forme, assimile la situation israélo-palestinienne à des précédents historiques en réalité incomparables : indiens d’Amérique, aborigènes d’Australie, Hereros de Namibie.

Francesca Albanese mêle son complotisme antijuif et cette conception transcendantale du colonialisme pour décrire des progrès du « Grand Israël » qui ne tiennent même plus à une logique irrédentiste mais à une volonté de conquête illimitée.

Ces massacres ayant déjà eu lieu, l’irréparable ayant déjà été commis, ne reste, dans cette perspective qu’une seule situation contemporaine où la décolonisation ultime, c’est-à-dire l’affrontement décisif entre un Occident forcément colonisateur et génocidaire et un Sud Global indigène, pur et premier, est encore possible : Israël. À la fois origine de l’idéologie du colonialisme de peuplement, si bien illustrée par les propos de Francesca Albanese, et son dernier point d’application, le conflit israélo-palestinien occupe forcément une place centrale. Dans cette perspective, peu importe que rien ne rattache réellement le sionisme à un projet colonial, l’absence de projet civilisateur, de l’exploitation économique, d’une métropole colonisatrice. Peu importe la présence juive ininterrompue sur la terre d’Israël et l’acceptation d’un État palestinien dès 1948. Les appels d’Albanese, dès sa nomination en 2022, à « un plan visant à mettre fin à l’occupation coloniale de peuplement israélienne et au régime d’apartheid » ne peuvent se lire que d’une seule façon : sa soif puritaine de rédemption occidentale qui ne pourrait être assouvie que par la disparition d’Israël en tant qu’État juif.

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